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ÉTUDE SUR L'ÉTAIN ET L'OR EN BOLIVIE

tration sur des tables. On obtient d'ordinaire des concentrés « barilla » enrichis jusqu'à 55 ou même 70 p. 100 de Sn, qu'on expédie en Europe en sacs pesant 50 ou 100 livres espagnoles (1 quintal espagnol — 100 livres = 46 kilogrammes). Il serait intéressant de donner une description de la façon primitive dont les indigènes concentrent leurs minerais. Comme appareil de broyage, ils emploient le « Quimbalete » , qui n'est qu'une pierre dure, assez grosse et ayant la forme approximative d'un segment de cône tronqué à base convexe. Des bras en bois sont encastrés dans la partie supérieure de cette pierre, et servent de supports à l'homme, qui lui imprime un mouvement giratoire et de va-et-vient. Le minerai broyé passe à travers des tamis à main, et les diverses classes obtenues sont dirigées soit sur des bacs à piston mus à la main, soit sur des concentrateurs qui consistent en boîtes longues inclinées, où le minerai arrive avec de l'eau, après avoir passé par un tamis qui se trouve à la tête du concentrateur. Les très fins sont quelquefois traités sur des round-buddles en ciment. Ce sont généralement les femmes qui concentrent les fins dans les boîtes en imprimant au minerai une direction contraire à celle du courant d'eau. Les produits obtenus arrivent à une teneur de 58 à 65 p. 100 Sn, mais les pertes sont très grandes et atteignent ordinairement 50 p. 100, et on ne peut traiter par ces moyens élémentaires que des minerais triés et riches. Laveries modernes. — La plupart des mines importantes appartenant à des Compagnies étrangères, et plus rarement à des Boliviens, possèdent des usines de concentration modernes, avec des appareils venant des Etats-Unis ou d'Europe. Il y a une grande variété de types de machines adop-

ET SUR LA GENÈSE DES DÉPOTS STANNIFERES

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tés pour le broyage et pour la concentration. Dans le choix de l'appareil, la question du transport prime tout, et souvent l'ingénieur, pour cette raisonmême, est obligé d'adopter un appareil différent de celui qu'il aurait désiré. L'appareil broyeur qui résistera au maniement un peu rude dans ces mines éloignées, et qui offre toutes les garanties de durée, est souvent préférable à l'appareil qui donne un meilleur rendement, mais qui est délicat et nécessite une main-d'œuvre intelligente. Il va sans dire que la nature des minerais a une influence primordiale sur le choix des appareils. En effet souvent la cassitérite se rencontre dans le minerai en cristaux assez gros, mais le plus souvent elle existe en très petits cristaux englobés dans une gangue d'oxyde de fer, ou formant le noyau d'un agrégat de cristaux des pyrites. Dans ce dernier cas, un broyage très fin devient nécessaire pour dégager la cassitérite de la gangue qui l'englobe, et alors les bocards californiens sont tout indiqués, surtout si la gangue est de quartzite dure. A Araca, par exemple, le moulin Grùson de Krupp, à boulets, a donné de très mauvais résultats, à cause de la grande dureté des minerais, qui use rapidementles boulets d acier dur. Des bocards auraient mieux valu. En un mot, en Bolivie, on doit d'abord rechercher la simplicité et la durée dans les appareils, même au détriment d'un meilleur rendement, car il faut se rappeler constamment qu'on se trouve dans des régions isolées, éloignées et où la main-d'œuvre compétente fait défaut. A Milluni et à Huaj-na-Potosi (fig. 19), on emploie le moulin pneumatique de Cornouailles. Sa capacité est de 33 tonnes. Cet appareil a le désavantage d'exiger des réparations fréquentes, et en même temps de ne pas pouvoir broyer très fin, à cause de l'usure trop rapide des toiles métalliques. On emploie aussi des moulins chiliens système Rey-