Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)
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RAPPORT DE MISSION
SUR LA DISTRIBUTION DE l/ÉNERGIE
charge; à faible charge, ils donnent lieu à des ratés, il se produit un déréglage du synchronisme. Aussi est-on amené à retourner les becs des soupapes d'admission de deux faces de piston si la charge baisse de 1/3, d'une file de cylindres si elle baisse de moitié. Avec l'adjonction d'une centrale à turbines pour parer aux variations de la demande, il est facile de donner aux moteurs à gaz une charge constante. On a dû également, pour assurer la constance du travail des moteurs, les prévoir pour cos ? = 0,66 et l'on concentre sur la centrale à gaz les courants déwattés, tandis que la centrale à turbines fonctionne avec un cos voisin de 0,9. Grâce à cet artifice, les variations de puissance n'excèdent pas 15 p. 100, malgré de plus grosses variations de débit. Le coefficient d'irrégularité des dynamos est de 1 /250, grâce à la masse faisant volant. L'accouplement des moteurs se fait le mieux à la main; la répartition de leur charge se fait du tableau de distribution, d'où l'on peut agir sur un poids additionnel porté par le régulateur. Le fonctionnement des disjoncteurs a dû être réglé de telle sorte que les relais sont mis en série et fonctionnent instantanément. On évite ainsi les disjonctions intempestives dues aux irrégularités de synchronisme des machines, tout en assurant la sécurité. Le personnel occupé travaille à trois postes, à raison de 1 machiniste pour les petites machines, 1 machiniste et 1 graisseur pour les grandes ; il comprend au total 45 personnes, y compris les ouvriers chargés des pompes, du tableau, de l'entretien et des réparations. La charge de la centrale de Heinitz est aussi constante que possible. Elle fournit en moyenne une puissance de 3 à 4.000 kilowatts continus (fig. 27). En décembre 1909, elle livrait 120.000 kilowatts-heure
et au delà les jours de semaine, ce qui fait une moyenne de 5.000 kilowatts et 90.000 kilowatts-heure les jours de fête. Pour l'exercice 1909-1910, elle a fourni 25.142.000 kilowatts-heure, ce qui- correspond à 3.700 heures de puissance maximum ou à un coefficient d'utilisation de 42 p. 100, réserve comprise. Les dépenses d'exploitation de l'année 1909-1910 se décomposent comme il suit : TOTALES
CENTIMES
(marks)
par kilowatt-heure
<p
Gaz simple à OP ',6 le m», 21.371.725 mS Huile à cylindres 26.972 kilogrammes.. — machines 27.281 — Matériaux de nettoyage . . . . , Salaires Surveillance et Trais généraux. Impôts et charges.
128.230 21.790 2.826 77.808 44.270 3.837
^ 278 761 11 convient d'y ajouter pour l'intérêt à 5 0/0, l'amortissement (8,3 0/0) de la centrale en 10 ans, et pour l'entretien (25 0/0 de la somme précédente) 15,4 0/0
0«,63 0',12 0 e ,62
1S37 l',67 3°,04
Il y a lieu de remarquer que le gaz est estimé bon marché. Le prix de 0,6 pfennig ou 0 r ,751e mètre cube est un peu inférieur au prix du combustible équivalent. Il a été calculé de telle sorte que le prix de revient, amortissement compris, soit le même que celui d'une centrale à turbines de même importance avec le même facteur de charge. On voit par ce qui précède qu'une centrale à gaz de fours à coke bien conditionnée et bien entretenue peut fonctionner dans d'excellentes conditions ; c'est ce qui n'a pas été réalisé dans d'autres centrales très importantes et a pu prévenir à tort contre l'adoption des moteurs à gaz.