Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)

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LES CATASTROPHES DU PUITS WEST STANLEY

ET DU PUITS PRETORIA

12 mètres plus bas ; les morceaux de la toile encore fixés au point d'attache avaient été rebroussés par les chasses d'air ou de gaz dans la direction de la base du plan. En ce dernier point, un éboulement s'était produit, mais, comme habituellement en pareil cas, on n'en saurait tirer d'indications de direction. Dans le roulage, de la base du plan 2 jusqu'au roulage principal, les croquis relèvent trois effets dynamiques qui sont interprétés comme indiquant une direction de chasse d'air vers le roulage principal ; l'un des cas (soulèvement d'une poutre d'appui d'un mur de crossing) est présenté comme douteux; les deux autres cas se réfèrent à des déplacements relatifs d'éléments de charpente soutenant des poulies. Si l'on admet ces interprétations de direction d'effets dynamiques et si l'on estime que la direction de ces effets marque nécessairement le sens de propagation de l'explosion, on doit reconnaître qu'il y a concordance entre ces observations et l'hypothèse qui place le point initial vers la taille 2. Par contre, les croquis portent cinq constatations de croûtes de coke vers l'entrée du roulage Est, qui toutes sont orientées vers l'Est ; suivant l'interprétation généralement admise, ces constatations indiqueraient que la flamme est venue du roulage principal et infirmeraient l'hypothèse admise par le rapporteur. Pour cette raison, et pour d'autres que nous allons exposer, nous ne croyons pas pouvoir admettre cette hypothèse. Les observations d'effets .dynamiques, relevées depuis la taille 2 jusqu'au roulage principal, ne nous paraissent pas concluantes. Elles sont d'abord incomplètes. M. Redmayne a grand soin d'indiquer dans son rapport qu'il a noté, comme effets dynamiques, ceux qu'il a vus dans sa visite, deux mois

après l'accident ; il fait remarquer que tels travaux ou déplacements effectués pendant ces deux mois ont pu faire disparaître certains des effets constatés au début des explorations, ou leur donner une direction apparente inverse. Il suppose toutefois, d'après les témoignages qu'il a recueillis, que ces modifications ou altérations sont peu nombreuses et que le rétablissement de l'état de choses primitif ne serait pas incapable d'appuyer les conclusions tirées des effets qu'il a observés lors de sa visite et portés sur les croquis annexés à son rapport. Les réserves de M. Redmayne nous paraissent parfaitement justifiées ; nous avons remarqué, en effet, en visitant l'entrée du roulage Est, neuf jours après. l'accident, un effet dynamique nettement orienté vers l'Est, qui ne figure pas sur les croquis annexés au rapport ; il s'agit d'une poutre déplacée de ses supports. Il faut donc conclure, à notre avis, qu'il n'y a pas, sur le parcours considéré, unité d'orientation des effets dynamiques ; le courant direct et le courant inverse ont laissé leurs traces ; d'autre part, le sens de rebroussement des morceaux de la toile d'aérage, la position finale de cette toile, objet léger et facilement entraîné par les courants, té -r moignent plutôt du sens du dernier courant,- qui est habituellement inverse du sens de propagation de la flamme. Aussi, sans tirer de conclusions fermes des effets dynamiques notés dans le rapport ou constatés lors de notre visite, nous serions plutôt enclin à en déduire que l'explosion n'est pas venue du chantier n° 2 de North Plodder. Examinons maintenant l'hypothèse elle-même ; assurément elle n'est pas absolument invraisemblable ; le rapport cite, d'après le témoignage de M. Pickering, inspecteur des mines, un cas du même genre, dûment constaté : des ouvriers travaillaient près d'une haute cloche que les