Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)

426

LES CATASTROPHES DU PUITS WEST STANLEY

formant vers le niveau trop bas de l'huile à surface poussiéreuse. Nous ajouterons que l'hypothèse du fonctionnement de l'interrupteur à l'instant initial de l'explosion n'est pas contredite par d'autres constatations ; des victimes gisaient à côté de l'appareil ; quant au convoyeur, il était à peu près plein et prêt à être mis en marche vers le roulage. Devant ce faisceau d'indications concordantes, nous ne pouvons pas ne pas conclure que l'explosion de Hulton a été provoquée par un coup de grisou initial dû à la présence d'une accumulation de mélange grisouteux explosif dans le montage voisin de la taille 1 du quartier Nord Plodder et que l'inflammation a été causée par une étin^ 1 celle de l'interrupteur placé dans ce montage. Nous allons maintenant suivre les développements de ■ l'explosion dans les diverses parties de la mine. Un coup de grisou se produit dans le montage ; le mélange gazeux à teneur explosive remplit peut-être la totalité du montage jusqu'à l'interrupteur; il est en tous cas certain que ce mélange ne s'étend pas au delà du montage, puisqu'il y a, dans la taille et le roulage, des hommes dont les lampes brûlent. L'explosion de ce seul mélange grisouteux donnerait une flamme, s'étendant, d'après les essais en galerie, à un volume environ cinq fois plus grand, au maximum ; l'explosion exercerait des ravages directs dans la taille 1 et une partie du roulage principal; le nombre de victimes directes serait de 18; il y aurait sans doute aussi des victimes indirectes, tuées par la violence de la chasse d'air, ou se trouvant sur le retour des fumées ; leur nombre ne serait pas considérable, vu la disposition générale des travaux ; on aurait peut-être 30 ou 40 victimes. La présence des poussières inflammables a décuplé la gravité de la catastrophe. Nous avons rapporté à Liévin et étudié un certain

427

ET DU PUITS PRETORIA

nombre d'échantillons de poussières prélevés dans les travaux, ainsi que des fragments de charbon des diverses couches. On trouvera les résultats d'analyses dans l'appendice annexé au présent rapport. Les charbons sont très purs et très riches en matières volatiles; leurs poussières doivent être très inflammables. Nous avons comparé leur inflammabilité à celle du charbon de Liévin fréquemment employé dans nos expériences en galerie. La comparaison fut faite au moyen de notre tube d'essai, qui consiste en un tube de porcelaine vernissée de 100 millimètres de hauteur et25 millimètres de diamètre, chauffé jusqu'à ce qu'un couple thermo-électrique appliqué contre la paroi interne marque au galvanomètre une température de 1.075°. On prend 1 décigramme de la poussière à étudier que l'on souffle dans le tube, de haut en bas, en un nuage réalisé dans des conditions toujours semblables. Le nuage s'enflamme par son passage dans le tube : la photographie de la flamme produite sert de terme de comparaison. On trouvera ci-dessous (fig. 2, 3 et 4) les photographies des flammes obtenues avec les poussières du charbon de Liévin à 30 p. 100 de matières volatiles et 10 p. 100 de cendres, d'une part, et avec les charbons du puits Pretoria, d'autre part ; les unes et les autres étaient au même degré de finesse ; elles avaient été passées au tamis n° 240. Les flammes plus volumineuses obtenues avec les charbons anglais indiquent une plus grande inflammabilité. Elles se classent donc parmi les plus inflammables qu'il nous ait été donné d'essayer. Par contre, nous avons remarqué que les charbons du puits Pretoria devaient être plus durs que certains des schistes encaissants, en sorte que dans les mélanges poussiéreux recueillis dans les galeries, ce sont les portions Tome XX, 1911.

29