Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)

438

LES CATASTROPHES DU PUITS WÉST STANLEY

poussiéreux encore plus dangereux. Enfin cette disposition multiplie le nombre de lampes circulant dans les retours, et par suite augmente le risque d'inflammation (1U grisôu. 7° Il n'est pas prudent de se servir d'électricité dans, les chantiers d'une mine grisouteuse. Il est cependant remarquable de constater que, malgré la violence des effets dynamiques et l'importance des éboulements, aucun des câbles armés en usage dans les galeries ne fut endommagé. Il faut éviter l'introduction dans les travaux de tout interrupteur de type ouvert. Les boîtes de couplage auraient pu être mieux conditionnées. L'entretien du matériel électrique au fond de la mine est une question de première importance, et les registres d'entretien ne devraient pas seulement mentionner que le matériel est en bon état, mais indiquer si le niveau d'huile est convenable, si les joints sont étanches, etc. M. Redmayne, après avoir mis en évidence le rôle joué par les poussières dans la catastrophe, estime douteux qu'aucun remède absolument efficace ait encore été trouvé contre le danger des poussières. Il pense que la quantité de poussières n'est pas de grande importance, car des expériences françaises ont montré que l'on pouvait obtenir une explosion avec seulement 56 grammes par mètre carré ; le dépoussiérage est impraticable, du moment que leB parois ne sont pas lisses ; l'arrosage n'est efficace que si les parois aussi bien que le sol sont maintenus humides, ce qui fait souffler les terrains ; l'humidification de l'atmosphère peut avoir les mêmes inconvénients que l 'arrosage et nuit à la santé des mineurs. M. Redmayne n'est pas convaincu que la schistification soit une solution pratique de la difficulté; toutefois le sujet esta l 'étude, et il se peut que quelque dispositif pratique soit réalisable dans cet ordre d'idées. M. Redmayne verrait une solution possible dans la création de zones d'isolement, dé-

ET DU PUITS PRETORIA

439

poussiérées et arrosées, placées le plus près possible des fronts. Il préfère toutefois ne pas se prononcer, la question devant être prochainement examinée par une commission administrative. Le rapport officiel ne contient pas de critiques visant les dispositions générales des circuits d'aérage, qui ne seraient pas admises par les règlements français ; l'aérage ascensionnel n'est pas imposé, en effet, dans les mines grisouteuses anglaises ; les mesures grisoumétriques n'y sont pas obligatoires et sont, en fait, très rarement pratiquées. Nous n'avons que peu de chose à ajouter à ces diverses observations. Nous ferons remarquer que l'accident du puits Pretoria est l'un des rares cas où l'on puisse assez bien apprécier la part relative du grisou et des poussières dans la génération et le développement de l'explosion. C'est, le grisou qui amorça l'explosion; sans l'inflammation de grisou, les probabilités de catastrophe eussent été aussi réduites que possible, puisqu'il n'était pas tiré un seul coup de mine pendant le poste à charbon ; une inflammation de poussières par les explosifs ne risquait de survenir qu'au cours d'un poste à effectif extrêmement restreint, et les chances d'inflammation étaient fort réduites, grâce à l'emploi d'explosifs de sûreté, et à la règle imposée de ne laisser tirer les mines que par des boutefeux. Cet exemple montre que le danger des poussières, non seulement ne doit pas faire oublier le danger du grisou, mais doit conduire à redoubler de vigilance dans la lutte contre ce vieil ennemi du mineur : c'est certainement dans les mines poussiéreuses qu'il convient de prendre les mesures les plus sévères contre le danger du grisou. Mais on a vu, d'autre part, quelle extension considé-