Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)
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BULLETIN
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aurifères (pratiquement exploitables aujourd'hui ou non), que
Si l'on trace sur une carte d'ensemble le contact du grès
décèlent des travaux anciens ; nous devons dire toutefois qu'au-
armoricain et des schistes à calymènes, qui marque l'aval pen-
cun ne paraît avoir une aussi grande importance, .qu'aucun sur-
dage immédiat de la zone ferrifère, on verra que ce contact, qui
tout n'est dès maintenant aussi bien défini géologiquement que
délimite les affleurements possibles, décrit une série de sinuosi-
le filon la Pouëze, Angrie, Vritz, le Pin, Petit-Auverné, Moisdon, qui a motivé la rédaction de la présente note.
tés dessinant, outre quelques replis secondaires, sept grandes lignes parallèles dans leur ensemble, dont le développement total est d'environ 500 kilomètres. Aucune
concession n'existe sur les lignes correspondant à
l'anticlinal de Freigné; le minerai de fer y est cependant connu NOTE SUR L'IMPORTANCE PROBABLE DU GISEMENT FERRIFÈRE DE L'ANJOU. Par M. E. BELLANGER, Ingénieur au Corps des Mines.
vers l'Ouest, dans la Loire-Inférieure. Sur la ligne située immédiatement au Nord se trouvent les concessions de Saint-Barthélémy et du Pavillon d'Angers, et d'autres affleurements ont donné lieu à des- demandes de concessions actuellement en suspens ; les deux lignes dessinant le synclinal de Segré comprennent les concessions de l'Oudon, du Bois, des Aulnais et de l'Ombrée ;
Nous avons pu constater, en prenant connaissance des récentes
enfin
les concessions de Champigné et de la Jaille-Yvon se
évaluations publiées sur les ressources en minerai de fer des
trouvent sur la bande la plus septentrionale, ainsi que la con-
différents pays, que l'importance probable du gisement ferrifère
cession de la Ferrière, dont les travaux sont ouverts sur le flanc
de l'Anjou y était méconnue ;
d'un petit synclinal secondaire.
et il nous a paru intéressant de
fournir ici quelques précisions à ce sujet, dans la mesure où per-
On peut admettre comme évident a priori que le minerai de
met de le faire la reconnaissance encore incomplète de ce vaste gisement.
fer exploitable ne se rencontre pas tout le long des 500 kilo-
On sait que les
mètres d'affleurements possibles. Toutefois on peut admettre
couches qui constituent ce gisement sont
aussi que les affleurements dès maintenant reconnus, — tant par
incluses dans le grès armoricain, spécialement dans sa partie
la présence des travaux anciens, avec débris de minerais et sco-
supérieure, immédiatement au-dessous des schistes ardoisiers
ries (et dont une partie est figurée sur les cartes géologiques)
ordoviciens (schistes à calymèues). Ce grès, comme
tous les
que par les travaux des concessionnaires et des divers explora-
terrains de la région armoricaine, a subi l'influence des mouve-
teurs, — s'étendent sur 150 kilomètres, dont la moitié à peine
ments hercyniens, qui l'ont plissé en le faisant apparaître aujour-
sont compris dans les concessions instituées jusqu'ici.
d'hui suivant de longues bandes sensiblement parallèles, orientées
reconnaissance du bassin est encore très incomplète ; de nou-
Est-Sud-Est — Ouest-Nord-Ouest. Ces bandes occupent le centre,
veaux affleurements sont très fréquemment signalés au Service
et le Nord-Ouest du département de Maine-et-Loire et débordent
des Mines, qui est appelé à en faire le constat sur place, et nous
dans cette direction du Nord-Ouest sur les départements de la
avons effectivement relevé, en nous rendant sur les lieux, des
Mayenne, de la Loire-Inférieure et d'Ille-et-Vilaine : elles com-
lignes de travaux anciens correspondant incontestablement à des
prennent principalement, en allant du Sud au Nord, un anticli-
affleurements de minerais utilisables non précédemment signa-
nal, dit bande de Freigné, — puis une bande à pendage normal
lés.
Sud souvent renversé, où apparaissent par suite des couches à
certaine et portera sans doute sur de notables étendues.
L'extension
en direction
du
Or la
gisement reconnu est donc
p«ndage Nord, et qui se prolonge à l'Est d'Angers sous les allu-
Quant à l'ensemble de la formation ferrugineuse, il paraît
vions de la Loire, — plus haut un synclinal fermé vers l'Est à
comprendre quatre formations distinctes principales (*), dont
7 kilomètres Est environ de la ville de Segré; — enfin, à l'extrême
nous n'avons d'ailleurs vu encore que trois exploitées simulta-
Nord, au contact du vaste bassin précambrien de Rennes, un dernier synclinal, fermé à l'Est à hauteur de la vallée de la Sarthe.
(*) Voir CAYEUX, le* Minerais de fer oolithiques de France, fascicule 1, p. 144-145.