Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)

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nément, côte à côte : la plus élevée est au contact ou au voisinage immédiat des schistes à calymènes ; les autres sont séparées entre elles par des distances normales variant entre 40 et 100 mètres. Sur ce point aussi la reconnaissance est très incomplète : pour tenter de mettre un peu de méthode dans cette reconnaissance et aussi de la faire aboutir plus vite, nous avons demandé aux exploitants et explorateurs de chercher à assimiler aussitôt que possible, du moins à titre provisoire, les couches qu'ils rencontreront à tout ou partie de l'une de ces formations. Nous leur avons proposé de les désigner par les lettres A, B, G, D, en commençant par le toit ; la formation A (1 à 2 mètres de minerai) serait alors celle au contact des schistes ; la seconde formation, la mieux connue et généralement la plus' puissante (5 mètres, et plus, de minerai), serait la formation B ; puis viendraient les formations C (2 mètres à 4 mètres) et D (1 mètre à2 métrés). De petites veines de minerai ayant été parfois rencontrées entre ces formations principales pourraient par places devenir exploitables : si le cas se présente, elles prendraient les noms des couches entre lesquelles elles seraient comprises : AB serait une couche entre A et B ; ABB entre AB et B, etc.. Enfin il faut noter que les formations principales sont souvent divisées en bancs, dont on n'exploite parfois qu'un seul : ces bancs seraient désignés par des numéros, également à partir du toit ; A* serait le banc du toit de A ; de même B 2 " 3 (là où B serait divisée en trois bancs) constituerait la réunion des deux bancs du mur de B, etc... Il semble à première vue qu'il ne s'agisse là que d'une question de forme sans importance : nous sommes cependant convaincu qu'une semblable notation hâterait la reconnaissance du bassin en fixant les idées des exploitants et en les incitant à aller rechercher, là où elles doivent être si elles existent, les couches dont la dénomination même de la couche qu'ils exploiteront leur fera supposer l'existence. C'est ainsi qu'actuellement, aux trois principales concessions voisines de Segré, on exploite : dans l'une, A et B ; dans l'autre, B seulement ; dans la troisième, A, B^ (banc du toit de B) et C. Ce seul énoncé, sous cette forme, indique qu'il y a là des couches nouvelles à reche rcher. Il est à peu près certain que les quatre formations A, B, C, D ne coexisteront pas partout, du moins en tant que couches exploitables : quoi qu'il en soit, si l'on admettait seulement pour l'ensemble de toutes les formations une puissance totale utile de 4 mètres, le minerai ayant une densité voisine de 4 (3,75 à

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3,85), on arriverait au chiffre de 15 tonnes de minerai par mètre courant ; cette évaluation paraît modérée (*), et elle conduit néanmoins à conclure à l'existence d'un tonnage extrêmement considérable. Nous venons de signaler la reconnaissance encore incomplète de la puissance du gisement et celle de son extension en direction ; il nous faut signaler de même le peu de reconnaissance en profondeur, les travaux n'ayant encore recoupé nulle part le minerai à plus de 80 mètres au-dessous de la surface. L'existence du minerai aux grandes profondeurs ne paraîtra guère douteuse, /si l'on songe que les mêmes couches sont connues au voisinage de la surface en de nombreux points éloignés parfois de plusieurs dizaines de kilomètres et que les affleurements se correspondent bien souvent sur les deux flancs d'un même synclinal : mais on peut se demander si la qualité du minerai subsistera. A cela on peut répondre que cette qualité a paru s'améliorer jusqu'ici, autant que les faibles profondeurs atteintes permettent d'en juger ; en outre les considérations théoriques émises sur le gisement (**) amèneraient à penser que le minerai gagnerait plutôt en profondeur par la disparition au profit du fer d'un certain nombre d'unités de silice. Mais on ne se trouve là qu'en présence de probabilités ou d'hypothèses qui commandent par suite beaucoup de circonspection. On peut se demander aussi si le minerai du bassin de l'Anjou pourra trouver le débouché considérable et croissant qu'exigerait ' la mise en exploitation progressive des nombreux sièges d'extraction qu'il paraît comporter. Or ce minerai est souvent compact et très dur, parfois assez difficilement réductible au haut fourneau, quoique les usines modernes soient outillées pour s'en accommoder fort bien en mélange avec d'autres minerais ; il est formé en général d'hématite ou de chlorite et de magnétité, avec une perte au feu quasi nulle (***) ; il est très siliceux en bien des endroits, avec une teneur en chaux le plus souvent pratiquement négligeable (moins de 1/2 p. 100). Peut-être pourrait-on craindre, dans ces conditions, que le débouché (qui, en dehors de la con(*) M. Gayeux indique pour la puissance totale des formations complètes le chiffre de 16 mètres (op. cit., p. 146). (**) CAYEUX, op. cit., p. 167 à 170. (***) Exception faite en particulier de la bande du Pavillon d'Angers, où le carbonate (20-22 p. 100 de perte au feu) a été rencontré en plusieurs points à faible profondeur et où le passage au carbonaté pourrait par suite se faire assez rapidement.