Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1911, série 10, volume 20)

522

NOTICE

HISTORIQUE

en cours d'exécution au-dessous du dix-septième, était assuré par une soulevante de 0 m ,33, et par une pompe d'avaleresse, deO m ,17 de diamètre et de 2 m ,50 de course, accrochée au-dessous du dernier jeu foulant. , La machine motrice était du type Wolf : ses deux cylindres avaient l m ,10 et l m ,70 de diamètre, avec une course de 2 m , 50. Ils étaient placés au-dessus de l'une des extrémités d'un puissant balancier, construit en tôle et cornières, dont l'extrémité opposée supportait la double maitresse tige qui caractérise les pompes Rittinger. Pour assurer la régularité du mouvement, deux bielles pendantes, articulées aux extrémités d'une traverse horizontale sur laquelle étaient fixées les tiges des deux pistons, actionnaient, par deux manivelles, l'arbre d'un volant de 8 mètres de diamètre. La vapeur, à 5 kilogrammes de pression, était admise pendant 0,3 de la course dans le petit cylindre,, puis, à la sortie de celui-ci, pendant 0,5 de la course dans le grand. La mise en marche de la machine, effectuée vers la fin de l'année 1881, donna lieu à quelques incidents. Un écrou oublié par le monteur de la société Cockerill sur le piston du grand cylindre faillit provoquer tout d'abord la rupture du fond supérieur. Une difficulté plus grave fut le chauffage des coussinets, notamment de ceux supportant les maîtresses tiges. Pour les refroidir, on avait prévu non seulement une circulation d'eau à l'intérieur des supports en fonte, mais encore une injection d'eau dans la portée même des tourillons sur les coussinets. On dut renoncer à cette dernière disposition et se contenter du mode de graissage ordinaire. Les difficultés furent enfin surmontées et, vers la fin du mois de mars 1882, la machine put être considérée comme en marche normale. Son installation avait coûté environ 1.040.000 francs, y compris la réfection du puits Républicain ; c'était un chiffre élevé, mais justifié par les ser-

SUR L'EXPLOITATION

DES

MINES

DE

PONTPÉAN

523

vices qu'elle devait rendre. Elle allait assurer à elle seule, pendant plus de vingt années, l'épuisement des travaux souterrains. Sa consommation de charbon par cheval-heure, évalué en eau montée, était del kgyiO à l'origine; elle est même descendue au-dessous de ce chiffre pendant certaines périodes. La marche de la machine Cockerill fut, dans l'ensemble, extrêmement régulière; c'est seulement pendant la dernière période de son existence, quand l'épuisement devait se faire au delà de la limite de profondeur prévue au programme initial, que des accidents de natures diverses, notamment des ruptures de maîtresses tiges, commencèrent à se produire assez fréquemment. Dans ces conditions défavorables, en 1902, la consommation ne dépassait encore pas l k",30 de houille (Cardiff) par cheval-heure. A la fin de 1882, on remplaça les cylindres de 0 m ,50de diamètre de la machine d'extraction du puits Républicain par des cylindres de 0m ,55. Cette modification permit de porter à 1.350 kilogrammes, au lieu de 700, le poids utile transporté, et d'abaisser de 62 0/0 à 52,4 0/0 le rapport de poids mort au poids utile. Ce coefficient était beaucoup plus avantageux quand la machine travaillait à l'épuisement, car on pouvait extraire 2.000 kilogrammes d'eau dans des bennes pesant 900 kilogrammes. La machine avait coûté une centaine de mille francs, y compris les frais des dernières transformations ; elle devait, pendant onze années encore, assurer presque à elle seule le service d'extraction de la mine, sans parler de la descente des remblais et des bois. La petite machine de 24 chevaux du puits des Députés et une autre analogue, de 15 chevaux, installée au puits du Midi, ne furent plus employées, en effet, que pour satisfaire à des nécessités locales. Le seul défaut de la machine Libert était la fréquence des coups d'eau qui se produisaient dans les tuyaux reliant les cylindres au condenseur et déformaient rapidement les