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ÉTUDE SUR LES GISEMENTS DE FER DE L'ALGÉRIE

Nature des minerais. — La magnétite a joué un rôleassez important parmi les minerais extraits du sous-sol algérien : elle formait presque à elle seule la partie oxydée des petits gîtes d'Ain Sedma; mélangée à de l'hématite, elle constituait, dans les amas stratiformes de la région de Bône, un minerai rouge, riche et pur, audessous duquel, par suite de la disparition du sesquioxyde, on passait à un minerai gris qui n'était autre qu'une magnétite à gangue calcaire. L'oxyde salin, toujours associé au sesquioxyde, était encore exploité en 1910 à Aïn Oudrer ; il existe en petite quantité dans les gisements du Filfila. Sauf en ce qui concerne la partie supérieure des lentilles d'Aïn Mokra et des environs, les produits magnétiques sont souillés par des impuretés diverses: silice et phosphore à Aïn Oudrer, soufre à Aïn Sedma, au Filfila et à Aïn Mokra, dans la zone du minerai gris ; le manganèse ne s'y présente qu'en très faible proportion. En plusieurs points de la côte (région Port-Say-Oran, Kabylie des Babors, massifs de Collo et de l'Edough), des sables provenant de la désagrégation des roches éruptives sont riches en magnétite titanifère et contiennent accidentellement des traces de tungstène. Pour être complet, j'indiquerai qu'on a rencontré un peu de fer magnétique à Camerata (région de Benisaf) : la formation de cette espèce minérale est due à l'action de la labradorite sur l'hématite. Actuellement, les minerais exportés d'Algérie sont, en presque totalité, constitués par de l'hématite et de la limonite : dans la production de 1910 s'élevant à 1.101.109 tonnes, ne figurent que 85.349 tonnes de mirais renfermant de la magnétite et provenant d'Aïn Oudrer et de Marouania, et 3.518 tonnes de sidérose calcinée à Rar el Maden. La présence de l'oxyde hydraté à côté de l'oxyde anhydre est fréquente, mais le rapport de la quantité du

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premier de ces corps à la quantité du second est le plus souvent très petit : c'est surtout dans les chapeaux filoniens que la limonite est un peu abondante, tandis que, parfois, elle n'existe pas dans les minerais de métasomatose. Le manganèse se rencontre dans tous les produits, mais en proportion variable et presque toujours insuffisante pour influer sur leur valeur. Comme cas limites, il convient de citer les minerais de Rar el Maden et de Sebabna dont les teneurs moyennes en manganèse .atteignent respectivement 5,55 p. 100 et de 8,50 à 9 p. 100. La plupart des amas ou des filons ferrugineux actuellement connus se présentent, au point de vue de la pureté de leurs minerais, dans d'assez bonnes conditions: il en est ainsi de tous les gisements en exploitation dans le département d'Oran, des filons du département d'Alger, de presque tous les amas delà Kabylie des Babors, de ceux de l'Ouenza et du Bou Kadra. Mais inversement d'autres gîtes sont constitués par des minerais impurs. D'une façon générale, les hautes teneurs en soufre sont rares, et l'abondance de ce métalloïde est le plus souvent due à celle de la barytine qui est une gangue fréquente. Le phosphore est plus répandu : à Temoulga, la teneur moyenne est d'environ 0,025 p. 100; elle est de 0,020 au Zaccar; elle varie de 0,012 à 0,050 p. 100 à Rouïna ; dans ces trois exploitations, certains quartiers sont abandonnés à cause de la trop grande teneur en phosphore des produits qu'on en extrait. C'est le gisement de Sebabna qui paraît présenter la proportion maxima de ce corps (moyenne de 0,056 à 0,097 p. 100). L'arsenic est moins fréquent que le phosphore ; encore se rencontre-t-il en faible quantité en certains points des amas de Sebabna, de Rouïna, de l'Adrar Gueldaman et du Djebel Anini. Dans ces deux derniers districts, il est souvent accompagné par l'antimoine. Parmi les métaux accessoires autres