Annales des Mines (1912, série 11, volume 1)
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ÉTDDE SDR LES GISEMENTS DE FER DE L' ALGÉRIE
ÉTUDE SUR LES GISEMENTS DE FER DE L'ALGÉRIE
abondant et localement il constitue presque entièrement la roche ; le rutile en fines aiguilles est à peu près constant ; le sphène et la tourmaline ne sont pas rares. Dans tous les échantillons on remarque de la magnétite, de l'hématite et des produits ocreux plus ou moins opaques; la magnétite est souvent en individus isolés, plus ou moins volumineux, les uns « admirablement cristallisés », les autres présentant une section arrondie; d'autres individus encore, de forme allongée et irrégulière, se groupent en chapelets ; cette espèce minérale est souvent entourée d'une bordure ocreuse ou d'une zone brune d'hématite ; celle-ci « se rencontre parfois à l'intérieur d'un cristal de magnétite qui parait ainsi s'être formé au centre d'urne plage de grains d'hématite et à ses dépens ». Les produits ocreux qui sont surtout développés dans les bandes où le mica est abondant sont parfois disséminés dans toute la masse ou dessinent des auréoles autour des grains" de quartz ou, le plus souvent, forment des traînées ; ils se transforment latéralement en hématite; on observe que, « tandis que leur centre est opaque, leurs bords passent au brun et deviennent translucides ou transparents » ; ils semblent « un élément qui se serait isolé d'une manière capricieuse au milieu du mica, tout en prenant les formes de ce minéral dont ils dessinent nettement les contours en lumière naturelle » ; certains des amas qu'ils constituent sont d'ailleurs encore biréfringents. L'hématite serait, d'après les auteurs que je suis, un second stade dans la séparation des éléments. Le minerai ne diffère des schistes que par la plus grande abondance des produits ferrugineux et voici la description qu'en donnent MM. L. Duparc et E. Ritter: « Au microscope, le fond de la roche est toujours formé par du quartz, associé à des lamelles de mica blanc qui dessinent encore une schistosité plus ou moins nette et à de la chlorite verdâtre. Mais les traînées de matières
ocreuses et d'hématite augmentent jusqu'à former de véritables canaux, tandis que toute la roche est imprégnée de cristaux bien formés de magnétite, de petites et de grandes dimensions, et qui sont irrégulièrement distribués dans tous les sens. Cette magnétite peut adopter un tel développement de gros octaèdres que la proportion du quartz diminue alors de plus en plus, tandis que se développe le minerai de fer. » Entre les deux bancs d'un des gîtes de la région et au-dessus, on rencontre localement les conglomérats dont il a été question plus haut et dont l'origine est malaisée à expliquer. Le ciment est amorphe, argileux et ferrugineux ; il emballe ou des débris des diverses sortes de -schistes ou des fragments de roches éruptives de types très variés (*). On le voit, on se trouve en présence d'un gîte résultant « de l'individualisation et du développement des produits ferrugineux au milieu de schistes cristallins » ; le phénomène s'est produit dans des assises particulièrement riches en silice ; à plusieurs endroits (Oued Haddad, Bordj du Caïd Ladi), on connaît deux niveaux véritablement distincts; en d'autres (Aïn Oudrer proprement dit), cette apparence est due sans doute au jeu des failles. Dans le cas où il y a réellement deux masses minérales, l'une d'elles présente seule quelque intérêt et seule est exploitée; la hauteur utile a varié, suivant les quartiers, de quelques décimètres à 10 mètres ; latéralement le minerai passe aux schistes, à moins qu'une faille ne l'arrête, et de même, à l'intérieur de la montagne, ce sont aussi des accidents qui limitent le champ d'exploitation. Nature du minerai et des gangues. — Le minerai est un mélange de magnétite et d'hématite et, suivant les points, le rapport entre les quantités des deux espèces (*) Voira ce sujet l'étude de MM.
L. DUPARC
et E.
RITTER ,
p.
H
et suiv.