Annales des Mines (1912, série 11, volume 1)
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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE
serve dans le cas simple de la galerie d'essais, ce qui surviendrait dans telles autres conditions qu'il plairait d'imaginer? Cette extrapolation ou cette généralisation, ce passage de cas particuliers au cas général n'est possible que si l'on est parvenu à définir les lois élémentaires du phénomène que l'on étudie ; il faut faire la théorie des explosions. De toutes façons, cette étude scientifique est utile. La conception théorique, l'idée directrice rend l'expérimentation féconde ; il faut sans cesse s'efforcer de comprendre comment les choses se passent, comment les forces agissent, comment serelientles effets aux causes; le désir de vérifier la conception que l'on s'est faite, conduit à combiner des essais auxquels on n'aurait pas songé si l'on n'avait demandé à l'expérimentation que des résultats bruts, sans en chercher l'interprétation; et les résultats de ces essais de vérification éveillent des idées nouvelles qui sont à leur tour le germe de progrès nouveaux. C'est, par exemple, en étudiant l'influence des ondes réfléchies sur les mouvements d'air qui précèdent la flamme et sur l'allure de celle-ci que nous avons été amené à remarquer la force considérable de soulèvement des chasses d'air et à l'utiliser pour le fonctionnement des arrêts-barrages. Une étude scientifique approfondie est également utile pour prévenir les erreurs d'interprétation. Les lois qui président au développement des explosions sont assez complexes pour que certains résultats paraissent, à première vue, anormaux ; c'est ainsi que, faute d'avoir compris les lois de propagation des ondes, on pourra être surpris de constater qu'en supprimant le boisage, dans certaines conditions d'essais, on se met dansl'impossibilité de réaliser des explosions violentes, ou que, dans d'autres cas, l'obturation de la galerie rend également l'explosion
ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS
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plus difficile à produire. L'insuffisante compréhension du mécanisme des explosions risque de conduire à des interprétations erronées qui peuvent avoir une répercussion très fâcheuse sur les applications. D'ailleurs, d'une manière générale, on ne se rend vraiment maître d'un phénomène naturel que lorsqu'on en a bien saisi le fonctionnement intime ; si l'on se contente d'un empirisme sommaire, on travaille aveuglément ; on se déclarera satisfait d'un résultat obtenu pour certaines valeurs des paramètres et l'on ne s'apercevra pas que telle autre combinaison de variables conduirait à un résultat différent. En dehors de ces considérations générales, l'établissement de la théorie apparaît, dans le cas présent, comme de nécessité absolue ; car il ne s'agit pas seulement de découvrir des relations de cause à effet entre des faits directement observables, mais encore d'en déduire des conclusions pour des cas d'application qui parfois diffèrent profondément des conditions des essais. Il faut donc parvenir à déterminer les lois élémentaires et les coefficients numériques appréciables à chacune des circonstances particulières susceptibles de se présenter. Si l'on aboutit à tel résultat, la prévision des effets dans un cas complexe n'est plus que la combinaison de lois connues à coefficients connus; c'est la synthèse après l'analyse, la déduction après l'induction. La quatrième série d'essais nous a permis de franchir, dans cette voie, une étape importante. Nous avons d'abord, par l'observation et l'étude des résultats et mesures, entrevu quelques-unes des lois relatives à la propagation ; nous avons fait établir des appareils de mesure plus complets, nous avons combiné des essais spéciaux en vue de la vérification de ces lois, en même temps que nous cherchions à les justifier par le raisonnement et le calcul. De proche en proche, en arrivant au