Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 1)

360

EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

moyens d'action : l'eau, en se vaporisant au moment même de l'arrivée de la flamme, dilue l'oxygène dans le mélange gazeux, ce qui augmente son pouvoir extincteur. Dans le même ordre d'idées, on a proposé comme matériaux incombustibles des sels riches en eau, tels que l'alun, et si, comme on le verra, nous n'en avons pas fait l'essai dans cette série, c'est parce que des solutions plus simples nous ont paru donner de bons résultats. Indépendamment de toute modification de la partie gazeuse du mélange, on peut refroidir la flamme jusqu'à extinction, en diminuant la proportion des produits combustibles par rapport à la masse totale des produits à échauffer, et en augmentant considérablement la quantité des produits incombustibles, qui non seulement absorbent des calories par leur échauffement, mais encore opposent un écran au rayonnement de chaleur, et nuisent au dégagement préalable des matières volatiles. Les essais montrent que, pour arriver à l'ininflammabilité absolue, il faut un grand excès de matériaux incombustibles, solides ou même liquides, et comme nous nous proposons, pour parer aux conséquences du chevauchement, de dépasser de beaucoup la limite, il faut donc faire en sorte que les chasses d'air qui préparent devant la flamme le milieu complexe où elle tendra à se propager, chargent l'atmosphère d'un poids relativement très élevé de matières inertes. Si ces matières sont simplement déposées sur le sol ou bien tapissent les parois, il est à craindre que le soulèvement ne soit que partiel. Il faut donc des dispositifs spéciaux, combinés pour faciliter la mise en suspension ou la chute des matières inertes dans l'atmosphère de la galerie et tenant en réserve une suffisante quantité de ces matières, pour que le pouvoir extincteur se maintienne suffisamment énergique jusqu'à l'arrivée de la flamme. Les essais d'obstructions avec matériaux accumulés sur le sol de la galerie nous ont

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

361

montré que l'idée était juste, et qu'il n'était pas utopique de chercher à utiliser les chasses d'air préalables pour couper net la flamme par mise en suspension d'une importante masse de matériaux. Nous allons maintenant parler des essais qui nous ont conduit à une forme plus pratique d'application de cette idée. Essais préliminaires ; influence des causes de refroidissement. — Nous passerons rapidement sur quelques essais préliminaires. Ce furent d'abord des essais avec obstructions formées de terres accumulées sur le radier. On avait vu que, l'obstruction étant placée vers l'orifice, la longueur de la flamme était considérablement réduite et ne s'étendait pas au nuage projeté en avant dans l'atmosphère. Il fallait vérifier si la propagation était également interceptée quand l'obstruction se trouvait placée au cours de la galerie. On l'a mise à 170 mètres de l'origine; le taux d'obstruction fut fixé à 34 p. 100 sur 10 mètres de longueur. La flamme fut coupée cinq fois sur sept. Le soulèvement ne fut jamais que partiel, ce qui montrait que le coefficient d'utilisation des matériaux ainsi accumulés n'était pas aussi élevé qu'on pouvait le désirer. Cependant il est arrivé que le quart environ de ces matériaux, soit 2 m ,500, fut déplacé pour retomber en une couche de 10 à 2 centimètres d'épaisseur sur les 50 derniers mètres de galerie et même un peu au delà de l'orifice. Malgré le défectueux coefficient d'utilisation, il était heureux de constater que l'on avait réussi à couper des explosions plus importantes que toutes celles que l'on avait tenté d'arrêter par les zones d'arrosage ou de schistification. A ces expériences préliminaires nous rattachons les essais 397 et 398 sur l'influence des causes de refroidissement. A 150 mètres de l'origine de la galerie, on remplit complètement la section de celle-ci par un empile-