Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 1)

362

EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIERES DE HOUILLE

ment de tuyaux sans brides (anciens tuyaux de chaudières) de 10 centimètres de diamètre intérieur, et 5 mètres de longueur. Il y avait en tout 227 tubes. Les gaz et la flamme pouvaient passer par l'intérieur de ces tubes et aussi entre les tubes, mais moins facilement parce que des planchettes étaient interposées entre les assises horizontales successives. Le gisement placé sur toute la longueur de la galerie, après les 5 mètres d'amorçage, était constitué par du charbon de Liévin passé 15 minutes au pulvérisateur. C'était le même gisement que par exemple pour les essais 276 et 277 (Pl. IX) où la flamme avait mis 1,72 ou 1,70 seconde pour arriver à l'orifice, et s'était épanouie sur 55 mètres de longueur. La pression maximum mesurée était de 3 k8r ,750. L'explosion eut lieu avec un sifflement particulier produit par le passage de l'air dans les tuyaux ; la vitesse de la flamme sur les 150 premiers mètres fut ralentie parJ l'obstruction, puisqu'elle mit 1,92 seconde à franchir cette distance. La flamme fut coupée au passage dans les tubes. L'essai fut recommencé avec du charbon pulvérisé 30 minutes, ce qui reconstituait, aux tubes près, la disposition de l'essai 287, celui qui produisit l'éclatement de la galerie. Cette fois la flamme passa et s'épanouit sur une trentaine de mètres à l'orifice, mais sans violence. La durée totale de parcours avait été de 1,79 seconde au lieu de 1,38 seconde, pour l'essai 287. Dans ces deux essais, les tubes de 10 centimètres de diamètre intérieur ont joué dans le coup de poussières le même rôle que les toiles de tamis de lampes de sûreté dans la propagation des mélanges grisouteux. Jamais les tubes de 10 centimètres de diamètre ne parviendraient à couper la flamme du grisou, tandis qu'ils réussissent parfois pour la flamme des poussières. Mais, de même que, pour les lampes de sûreté, il est une vitesse de courant grisouteux à partir de laquelle l'effet refroidissant de la toile devient insuffi-

ET SDR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

363

sant et la flamme passe, de même, quand la vitesse du mélange poussiéreux projeté à travers les tubes dépasse certaines limites, le nombre de calories absorbées pendant le court instant où le mélange en combustion est en contact avec les parois des tubes, n'est plus suffisant pour abaisser la température jusqu'à déterminer l'extinction. On pourrait évidemment, parla diminution du diamètre des tubes et l'augmentation de leur longueur ou le doublement du dispositif, arriver à couper ainsi les explosions dépoussières, même violentes, et cela présenterait peutêtre quelque intérêt dans certains cas très particuliers. Peut-être pourrait-on, par exemple, combiner un arrêt de ce genre, compatible avec la ventilation, et un passage détourné pour la circulation, isolé par des portes de fer. Mais, des dispositions de ce genre sont bien compliquées et doivent être laissées de côté, si l'on a l'espoir d'atteindre des solutions plus simples. Aussi n'avons-nous pas poursuivi ces essais, notre but ayant été seulement d'acquérir quelque idée sur l'influence des causes de refroidissement, influence très nette comme on l'a vu, sous cette réserve qu'il faut multiplier les surfaces de refroidissement, si l'on veut, parce moyen, obtenir l'extinction rapide des explosions violentes. Schistification concentrée par accumulation de matériaux incombustibles contre les parois latérales. — Revenons maintenant aux essais d'accumulation de matériaux incombustibles. L'accumulation sur le sol était incompatible avec le roulage ; une première tentative a consisté à amasser les matériaux entre les parois latérales de la galerie et de secondes parois disposées de manière à s'écrouler aux premières poussées violentes. Le roulage est libre. Le taux d'obstruction, avec le dispositif adopté, est encore peut-être un peu élevé au point de vue de la