Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)

202

EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIERES DE HODILLE «

possibles, ni tous les types de lampes ou lanternes ; ce sont de simples indications. Les dimensions des ouvertures limites au point de vue du risque d'inflammation doivent dépendre essentiellement des dimensions et dispositions générales de la lanterne ; quand le courant poussiéreux pénètre à l'intérieur, sa vitesse se ralentit; l'atmosphère est calme, les poussières se déposent, le nuage s'éclaircit et cesse d'être inflammable en atteignant la flamme ; mais on conçoit qne les dimensions, dispositions et détails de construction de la lanterne puissent, de bien des manières, favoriser ou contrarier ce résultat. Le plus sûr paraît être de munir les divers orifices de toiles de tamis qui éclaircissent le nuage à son passage; nous n'hésiterions pas à affirmer qu'une sécurité complète est assurée par une lampe de sûreté de mine grisouteuse ou une lampe à tamis analogue à celle que nous avons essayée, si nous n'avions pas eu, une fois, la surprise d'observer une inflammation. Nous n'avons pu ni expliquer, ni reproduire cette inflammation unique; si un léger doute subsiste de ce fait sur l'absolue sécurité des lampes à tamis, nous ne pensons pas toutefois que cette seule constatation anormale puisse faire rejeter l'emploi du type de lampe essaye aux points où des nuages denses risquent de se former. L'arc électrique allume aussi les poussières; il faut que tout appareil producteur d'arcs ou étincelles soit isolé, au moins par des tamis, d'une atmosphère où l'on peut craindre la mise en suspension d'une forte proportion de poussières inflammables. Dans un autre ordre d'idées, les essais à l'injecteur sont apparus comme pouvant servir de base à une méthode de classification des poussières au point de vue de leur inflammabilité. Il s'agit d'ailleurs d'une inflammabilité dans

ET SUR» LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

203

des conditions spéciales, et les limites que donnerait cette méthode ne seraient pas nécessairement les mêmes que les limites obtenues par les essais en galerie. Nous avons appris, par les séries d'essais antérieures, que l'on pouvait classer les gisements poussiéreux en trois grandes catégories : ceux qui ne peuvent propager une explosion, même déjà violente; ceux qui peuvent propager une telle explosion, mais ne peuvent pas donner naissance à un coup de poussières généralisé, quand la cause initiale d'inflammation est un coup de mine débourrant ou une petite explosion de grisou; enfin ceux qui, sous l'influence de cette cause initiale, engendrent le coup de poussières et qui, a fortiori, le propagent. Entre ces trois catégories se placent deux limites. La limite que donne l'essai à l'injecteur n'est certainement pas la première d'entre elles, puisque nous avons vu que certaines poussières n'étaient pas inflammables à l'injecteur à des doses où elles le sont dans d'autres conditions, et, en particulier, dans l'essai en galerie, et où elles seraient certainement aptes à propager une explosion. 1 Ce pourrait être la seconde; il s'est trouvé, en effet, qu'avec les mélanges schisteux, la limite à l'injecteur a correspondu justement au taux de 40 0/0 polir lequel cessait, dans les conditions des essais en galerie, l'aptitude à la production des coups de poussières ; mais ce n'est peut-être qu'une simple coïncidence qui ne se reproduirait pas pour d'autres sortes de mélanges poussiéreux. Des essais ultérieurs préciseront probablement ce point douteux ; en tout cas, alors même que cette méthode de classement ne pourrait servir à l'étude du danger de propagation d'une explosion initiale, elle sera utile pour l'étude du risque d'inflammation par flammes ou arcs électriques et les expériences se poursuivront en vue, notamment, de rechercher si des poussières moins riches en matières volatiles peuvent s'enflammer dans ces conditions.