Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)

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NOTE SUR LES MINES DE CUIVRE D'ARGHANA

NOTE SCR LES MINES DE CUIVRE D'ARGHANA

transporte à dos de chameaux les trois quarts de la production des usines, l'autre quart est affiné à l'usine deTokat et transporté à Constantin ople par la voie de Samsoun. Par la prolongation de la ligne de Bagdad, qui atteindra dans quelques années la ville d'Orfa, ancienne Edesse, ces mines ne seront plus qu'à 200 kilomètres de la voie ferrée. Le port d'embarquement sera Mersine ou Alexandrette.

■Le Gouvernement leur paie le cuivre noir obtenu à un prix débattu préalablement.

Historique. —■ L'exploitation des mines d'Arghana remonterait, suivant certains auteurs, à 2.000 ans avant Jésus-Christ. Elle aurait été entreprise par les Phéniciens qui, exploitant à cette époque des mines de plomb argentifère dans la région du Taurus, auraient pénétré jusqu'au centre du Kurdistan où se trouve Arghana. Suivant d'autres auteurs, c'est aux Assyriens qu'il faudrait en attribuer la toute première exploitation. Ce qui est certain, c'est qu'après la conquête ottomane, les mines d'Arghana ont été exploitées d'une façon plus intense, mais ce n'est que vers 1846 que le Gouvernement ottoman fit construire à Arghana l'usine de fusion actuelle, et à Tokat celle d'affinage, cette dernière en vue de ménager le bois, qui est le seul combustible employé au grillage et à la fusion des minerais, et qui se trouvait en assez grande abondance aux environs des mines. Depuis cette époque, il est devenu très rare, et comme les méthodes de traitement n'ont pas changé, on est obligé d'en faire venir de longues distances, ce qui en augmente considérablement le prix de revient. C'est une des raisons pour lesquelles les minerais contenant 7 p. 100 de cuivre sont- laissés de côté. Seul le Gouvernement a de tout temps exploité les mines et les exploite encore aujourd'hui. Toutes les opérations sont confiées à des entrepreneurs, mineurs ou fondeurs qui sont libres d'agir à leur guise.

Aperçu géologique dé la région. — Le versant septentrional de la chaîne du Taurus, au Sud de la ville de Kharpout, est essentiellement constitué par des roches éruptives basiques comprenant des serpentines, des euphotides, des ophites, et en général toute la série des roches appartenant à la formation ophiolitique. En particulier, la région d'Arghana est formée par un massif d'euphotide mesurant 2 kilomètres dans le sens Est-Ouest et plus d'un kilomètre et demi dans le sens Nord-Sud qui, conformément au caractère de cette roche, offre de nombreuses variétés au point de vue pétrographique. Tantôt c'est le feldspath qui domine, tantôt c'est le pyroxène ; par endroits, les deux éléments constituants s'y distinguent à peine à l'œil nu, par suite de leur finesse; ailleurs, la roche présente un aspect porphyrique où les cristaux, disséminés dans la masse, atteignent parfois 1 centimètre de largeur. La couleur prédominante est le vert foncé. Sur la plus grande partie de la périphérie de ce massif, on remarque une roche serpentineuse, ou mieux une véritable serpentine, enclavée pour ainsi dire dans l'euphotide dont elle formerait les salbandes (voir l'esquisse géologique Pl. I). Sa largeur à la surface est variable : en moyenne de 25 mètres, elle atteint son maximum, 400 mètres environ dans la région Ouest. Sa couleur varie du vert au rouge brun, suivant sa teneur en oxyde de fer. Toute la région Nord est composée de schistes argiloquartzeux en conctact direct avec l'euphotide et, plus particulièrement à l'Ouest, avec la serpentine. Ces schistes, rougis souvent par l'oxyde do fer, pourraient à la rigueur être subdivisés en schistes quart-