Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)

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LE GISEMENT ASPHALTIQUE DU VAL DE TRAVERS

LE GISEMENT ASPHALTIQUE DU VAL DE TRAVERS

Aussi bien n'est-il pas besoin de pousser davantage cette recherche, nécessairement imprécise : la conclusion pratique que l'on doit en retenir et qui ne s'applique pas seulement à l'asphalte de Travers, mais à tous les gîtes exploités par piliers dont on veut tirer le rendement maximum, est la suivante : Il n'y a jamais avantage à ne pas déterminer très largement, lors des premiers traçages, la portion du gisement laissée comme piliers. La question de sécurité ne devrait pas se poser à cette époque de l'exploitation : la masse réservée devrait toujours être suffisante pour compenser très largement la pression. Cette masse serait découpée en massifs de grandes dimensions, tout à fait hors de proportion avec les indications fournies par les formules que nous avons rappelées plus haut. Dès que l'on aurait atteint l'extrémité du champ d=exploitation proposé, on battrait en retraite, soit enfoudroyant, soit simplement en découpant les gros piliersen d'autres plus petits, si l'on doit ménager la surface: ainsi l'on n'aurait pas à redouter (l'éboulement, on n'aurait pas à faire l'enlèvement toujours difficile de piliers disloqués, enfin la sécurité serait constamment assuréeet l'on tirerait du gisement le meilleur parti possible. L'application d'une telle méthode entraîne au début desfrais un peu plus considérables que la méthode par traçages à mailles serrées, car le développement du roulage s'accentue plus rapidement ; mais ce léger accroissement, ■de dépenses du début ne saurait sérieusement entrer en; ligne de compte, sauf pour un exploitant à capacité trèslimitée, en face des avantages considérables recueillisdans la suite, par la facilité d'extraction et l'exploitation plus complète du gîte. C'est l'enseignement le plus net qui nous paraît découler des premières exploitations faites dans le gisement du Val de Travers et des événements qui les ont marquées. Les travaux actuels comprennent les dépilages dans

les anciens éboulements ou dans les piliers de l'ancienne exploitation; il faut y ajouter les recherches en massif vierge vers l'aval. L'organisation de la mine repose sur le roulage circulaire, dans la partie Est du gisement où l'inclinaison est à peu près régulière et faible. On a ménagé au toit delà couche une galerie automotrice, qui vient aboutir à l'extrémité de la grande plateure, limite actuelle des travaux d'exploitation. Le synclinal qui fait suite à cette plateure ne comprend encore que des traçages de recherches en niassif vierge. Les vides arrivent depuis la surface par cette galerie, qui contourne la région Est des travaux, et sont répartis dans les chantiers. De l'extrémité de cette galerie en part une autre également aménagée à la pente automotrice, mais en travers-bancs. Cette galerie amène les pleins à la base du puits, d'où ils sont extraits par un treuil d'extraction électrique et envoyés à l'usine ou aux stocks. Les chantiers de l'Ouest ne sont pas desservis par la gravité. L'existence de la dépression locale dite « bassin central » rendrait plus difficile l'établissement de galeries automotrices : cette partie de la mine est d'ailleurs moins active que l'autre. Diverses méthodes d'exploitation sont en usage suivant la disposition du gisement. Dans la région de l'éboulement, aucune méthode bien régulière ne peut être adoptée, en raison de l'irrégularité du gîte. On se trouve en présence de restes de piliers écrasés riches en bitume et de débris de crappe éboulée, dont l'imprégnation est très faillie. Il faut donc faire une sélection dans les masses d'éboulis, et c'est par l'aspect qu'on se laisse guider. Pour faire cette sélection et pour éviter des charges considérables dans des terrains aussi bouleversés, on procède par petites recoupes que l'on dirige à son gré. On conçoit que cette exploitation se pré-