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LE GISEMENT ASPHALTIQUE DU" VAL DE TRAVERS

une planche d'asphalte de 0 m ,50 ou 0 m ,75 d'épaisseur. L'asphalte du mur est souvent d'une imprégnation moins régulière que le reste de la masse. Néanmoins, il pourrait être utilement exploité; dans les conditions actuelles, il est définitivement perdu. La seule méthode pour l'utilisation complète du gîte serait le dépilage en deux tranches. L'existence d'un délit argileux entre "Tasphalte et la crappe ne permet pas. de commencer par la tranche inférieure : la tranche supérieure s'effondrerait. On serait donc obligé de commencer par le haut et de revenir ensuite sous les remblais. Ce n'est possible qu'avec des remblais suffisamment argileux et suffisamment tassés pour faire corps. Le remblayage hydraulique donnerait dans cet ordre d'idées d'excellents résultats ; mais les charges financières qu'entraînerait une pareille méthode d'exploitation la rendent prohibitive dans les conditions actuelles de l'industrie de l'asphalte. Les seules parties inclinées du gisement dans lesquelles on a été amené à faire de l'exploitation sont les versants du bassin central. L'exploitation ancienne y avait simplement poussé quelques directions. On s'est établi dans les piliers en grandes tailles chassantes qui forment de très belles exploitations. On remblaie en arrière des fronts de taille en partie avec les stériles, en partie avec des matériaux apportés de l'extérieur. Dans ces régions, la puissance de la formation, banc de crappe compris, n'était heureusement que de 3 m ,50 environ ; le dépilage a donc été possible sur toute l'ouverture. Sans cette particularité, on se fût trouvé de nouveau en présence de la difficulté insurmontable d'une puissance trop considérable et on- aurait dû laisser une planche d'asphalte au mur, ou abandonner franchement la méthode et recourir aux . tranches horizontales. Dans les régions vierges, il n'est fait pour le moment

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que des traçages de reconnaissance. Ces traçages sont menés à large maille, afin de découper des piliers massifs. De cette manière, la fatigue des zones restantes est beaucoup moins grande et, au dépilage, on se trouvera en présence de masses compactes que la charge du terrain n'aura pas fissurées. C'est la mise à profit de l'enseignement donné par l'ancienne exploitation. Dans ces massifs solides, l'enlèvement complet du gisement par simples recoupes ne présentera pas de difficultés lorsque la puissance sera inférieure à 3 m ,50. Pour des puissances supérieures, il est possible que la méthode en deux gradins soit applicable puisque la dislocation sera très faible : c'est un essai que les exploitants renouvelleront. En cas d'échec, il semble qu'on soit forcé d'abandonner une petite partie de la matière utile. C'est là une circonstance évidemment regrettable, mais qui est inhérente à la nature même du calcaire asphaltique et à la division des piliers en grandes plaques par des cassures verticales, sous l'effet de la pression. Nous ne dirons rien du roulage ni de l'extraction, qui ne présentent aucune particularité à la mine du Val de Travers ; l'aérage y est aussi très facile, en raison de la proximité de la surface et des dimensions considérables des galeries. L'épuisement, qui y a causé jadis de grandes difficultés, est maintenant parfaitement organisé. Les travaux se trouvent au-dessous du niveau del'Areuse et le gisement, comme beaucoup de gisements calcaires, est découpé par un grand nombre de failles très aquifères. On a eu, en 1910 par exemple, année très pluvieuse, plus de 8.000 mètres cubes en moyenne par vingt-quatre heures. En présence des afflux d'eau que provoquent ces accidents de terrains, il faut être très armé. Les exploitants ont profité du plissement assez marqué, dit « bassin central », pour établir à sa partie inférieure d'importants bâtar-