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LE GISEMENT ASPHALTIQUE DU VAL DE TRAVERS

LE GISEMENT ASPHALTIQUE DU VAL DE TRAVERS

d'imprégnation poreuse, qui pénètre les éléments calcaires, et le bitume d'intercalation, qui les sépare les uns des autres entre eux. L'analyse chimique ne peut . distinguer ces deux portions de bitume ; le microscope seul peut le faire : on çonçoit aisément qu'à la compression elles sont loin de jouer le même rôle. Peut-être aussi la nature du bitume imprégnant le calcaire a-t-elle quelque influence? 11 y aurait là matière à d'intéressantes études. Mais nous ne pouvons approfondir cette question sans sortir du cadre du présent travail. Nous nous bornerons à enregistrer la supériorité incontestablement reconnue à la marque « Val de Travers » et que décèlent, comme toujours en pareille matière, une âpre concurrence commerciale, de fréquentes et de violentes attaques et de nombreuses contrefaçons. L'expédition d'asphalte en roche comprend à Travers environ 50 p. 100 de la production ; le reste est transformé, avant mise en œuvre, dans une usine voisine du carreau de la mine. Cette usine, qui a subi depuis l'origine des agrandissements progressifs, doit être, dans un avenir prochain, complètement transformée et rebâtie sur un plan d'ensemble tout à fait moderne. Outre les stocks de roche, elle comporte tout d'abord une installation <fe« broyage. Le minerai est jeté dans des broyeurs à cylindres munis de dents et présentant cette particularité que les deux cylindres sont animés de vitesses inégales. Les dents produisent ainsi un arrachement de l'asphalte. Sans cette précaution, la roche s'agglomérerait pendant l'écrasement et l'appareil se calerait. L'asphalte ainsi traité se rend ensuite, après un triage de dimensions, à un désintégrateur de modèle courant d'où il sort en poudre impalpable. Cette poudre, après tamisage, est soumise à des traitements divers suivant sa teneur en bitume. La poudre provenant du broyage de roche riche est

en partie expédiée sous cette forme, prête à être mise en œuvre pour les travaux de comprimés, en partie utilisée sur place pour la confection de planelles de formes diverses. Ces planelles sont obtenues par compression de la poudre chauffée vers 70 ou 80°. L'opération se fait dans une presse très analogue à celles qu'on emploie pour la fabrication des agglomérés de houille. Elle demande beaucoup de soin, en particulier une pesée minutieuse de la matière employée, afin d'obtenir par une compression bien constante une complète uniformité dans la qualité des produits. Quant à la poudre provenant de roche moins riche, elle est employée à la fabrication des pains de mastic par mélange avec du bitume de Trinidad. L'opération se fait dans de grosses chaudières, chauffées à la houille, où l'on introduit d'abord la quantité de bitume à mettre en œuvre, puis, progressivement, la roche pulvérisée. Un agitateur brasse l'ensemble. Après sept à huit heures de cuite, on coule la masse chaude et de consistance sirupeuse dans des moules, pour en faire les pains que l'on voit couramment mettre en œuvre sur les voies publiques pour les réfections de trottoirs en particulier. L'ensemble de l'usine est actionné par l'électricité empruntée à un grand réseau de distribution passant au voisinage. Le pourcentage de l'extraction livré au commerce est infime, car la Neuchatel Asphalte C°, comme beaucoup d'autres sociétés exploitant des mines d'asphalte, exécute elle-même des travaux de construction et de réfection de chaussées, et ce sont ses agences, réparties dans le inonde entier, qui absorbent presque la totalité des produits de la mine. C'est donc seulement au second degré pour ainsi dire que l'influence de la concurrence se fait sentir sur l'asphalte de Travers, puisque le prix de reTome II, 1912.

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