Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)

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Brouwer (*), projetant dans les cornues le charbon broyé, lancé par une courroie sans fin ; ce procédé rapide a remplacé le chargement à la cuiller, qui était pénible et ne convenait qu'à des cornues de faibles dimensions ; en outre, le remplissage des cornues étant très complet, le gaz est rapidement soustrait à l'action de la chaleur : la décomposition des carbures et par suite la production de charbon des cornues sont donc très atténuées. Le défournement du coke s'effectue à l'aide d'un appareil à crémaillère, type Sautter-Harlé. La crémaillère est télescopique en trois tronçons et l'appareil peut se déplacer dans le sens vertical pour venir se placer exactement à hauteur de la cornue à vider. Le coke défourné tombe sur des entraîneurs qui le conduisent hors de l'atelier. A sa sortie, il est aspergé automatiquement d'une quantité d'eau suffisante pour assurer l'extinction sans excès d'humidité. La vapeur produite par cette extinction est aspirée par des cheminées de tôle. Ce coke, éteint est monté par un convoyeur, sur plan incliné, à de grandes trémies de 80 mètres cubes chacune en ciment armé, établies à l'extrémité de chaque batterie de fours et disposées en file, parallèlement aux ateliers de distillation. Au sommet du plan, le coke est déversé sur un faux plancher où il se sèche et où l'on termine l'extinction, s'il y a lieu. Il passe ensuite dans les trémies, d'où on le reprend en wagons de 250 hectolitres à déchargement latéral automatique, qui le mènent à l'atelier de criblage et de ooncassage : il y reçoit sa forme commerciale et est ensaché. Le coke nécessaire à la marche des gazogènes est, dans deux des ateliers, enfourné au rouge, dès sa sortie des cornues. Épuration du gaz. — L'épuration physique commence dans le barillet, où le gaz abandonne une partie de ses goudrons. Elle se continue, pour deux des ateliers, dans des jeux d'orgue et pour les deux autres dans des condenseurs spéciaux, analogues aux condenseurs par surface des machines à vapeur et présentant une surface tubulaire réfrigérante de 3.000 mètres carrés environ. Le gaz passe ensuite dans les extracteurs dont les plus récemment installés sont des extracteurs à palettes du type Beale aspirant chacun 60.000 mètres cubes par vingt-quatre heures. Ces extracteurs aspirent le gaz de manière à maintenir dans les cornues une pression très faible de 10 à 15 millimètres d'eau à (*) On trouvera la description de cet appareil dans le Génie civil, t. XLIV, n°25, p.39o.

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peine. Ils le refoulent jusqu'au gazomètre à travers les autres appareils d'épuration, qui absorbent une assez forte charge. Ce sont tout d'abord les appareils bien connus de Pelouze et Audouin, à tôles trouées en chicane qui complètent l'épuration physique en enlevant les dernières traces de goudron. Le gaz subit ensuite l'épuration chimique : enlèvement des produits ammoniacaux, de la naphtaline et des produits sulfurés. L'enlèvement de l'ammoniaque se fait dans des appareils Kirkham, par simple lavage à l'eau froide. L'enlèvement de la naphtaline, utile surtout pour éviter les engorgements des conduites, se fait dans des appareils du même genre, par lavage à l'huile d'anthracène. L'enlèvement des composés sulfurés est assuré dans de grandes cuves rectangulaires par le procédé classique à l'oxyde de fer. Dans les salles les plus anciennes, ces cuves sont multiples, et leur surface est de 11 mètres. carrés seulement; dans les salles les plus récemment aménagées, les cuves sont pourvues d'un système de claies qui permet d'augmenter notablement la surface de la matière active et de l'utiliser parfaitement avec le minimum de perte de charge pour le gaz. Dans ces salles récentes, la revivification de la matière s'opère à l'étage supérieur : la matière usée, extraite des cuves à la pelle, est chargée dans des bennes et montée par desponts électriques ; ces bennes sont transportées par monorail au point convenable : on y étale la matière et elle est pelletée. Lors du rechargement, elle est reprise par le monorail et descend dans les cuves par la gravité. On se propose de faire l'essai d'appareils brassant mécaniquement la matière à revivifier. Émission. — Le gaz épuré passe dans les compteurs et on le carbure au benzol pour lui donner le pouvoir éclairant réglementaire. On l'envoie ensuite aux gazomètres. Il existe actuellement dans l'usine cinq gazomètres, ancien modèle à simple cloche, de 33.000 mètres cubes, donnant 150 millimètres de pression, et deux gazomètres télescopiques de 150.000 mètres cubes pouvant donner une pression maxima de 250 millimètres. Un troisième gazomètre de la même capacité est en construction. On y diminuera notablement la quantité de métal employée à la construction de la cuve en remplaçant la forme cylindrique qui conduit à renforcer beaucoup les tôles de base par une forme spécialement calculée pour obtenir une répartition plus égale des pressions. Le gaz sortant des gazomètres passe dans la salle d'émission,