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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

Autres affaissements du ciel du foyer. — Bien que; par le fait, l'explosion de la gare Saint-Lazare n'ait pas causé de malheurs, l'effondrement du ciel du foyer est l'accident le plus redoutable auquel se soit montrée sujette la chaudière de locomotive. Ce sont surtout les ciels raidis par des fermes, seul mode de construction autrefois usité, qui peuvent, en se rabattant tout d'une pièce, déclencher des effets d'une violence extrême : on vient d'en voir un exemple. Dans les machines où le ciel du foyer est directement relié à l'enveloppe par un réseau de tirantsentretoises formant un quadrillage d'une dizaine de centimètres de côté, il semble que l'on doive être mieux garanti à ce point de vue. De fait, avec ce système, nous n'avons pas à relater d'effondrement en grand comparable à celui de la machine 626. Pourtant il peut encore arriver qu'un nombre plus ou moins considérable de tirants cassent ou lâchent prise et que le ciel s'affaisse, soit en.se déchirant, soit simplement en livrant passage à la vapeur par les trous que les tirants cessent de remplir. Sans avoir la même ampleur qu'un effondrement total du ciel, les acch dents de ce genre sont encore extrêmement redoutables, au moins pour le mécanicien et le chauffeur. Durant la période que nous étudions, il s'en est produit quatre : l'un d'eux a causé 2 morts, un seul a été inoffensif: au total, de ces 4 accidents, il est résulté 4 morts, soit près de la moitié des 10 morts causés par l'ensemble de nos 28 accidents de chaudières locomotives. L'accident qui a causé deux morts est celui survenu sur le réseau du Nord, près de Bertry, le 4 décembre 1907. Il a fait l'objet d'une note de M. Anglès-Dauriac, insérée aux Annales des Mine* en 1908 (*) : nous n'y reviendrons donc pas. Rappelons simplement que, dans ce cas, la chuté du ciel a été la conséquence de corrosions qui avaient (*) Annales des Mines, 10» série, t. XIV, 1908, p. 565 et suiv.

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aminci le bas des tirants, c'est-à-dire leur partie baignée d'eau. Sans entrer dans le détail des responsabilités, il résulte de ce simple énoncé que l'accident est à mettre au compte d'une négligence d'entretien. Les trois autres accidents du même genre sont à mettre au compte de négligences commises dans la conduite ou le menu entretien des appareils, car ce sont des accidents de manque d'eau. Le premier en date est celui survenu le 10 février 1905 sur la ligne de Montluçon à Gannat (réseau d'Orléans). Le ciel du foyer de la locomotive 1792, remorquant l'express de Bordeaux à Lyon, s'est déchiré, transversalement sur toute sa largeur, comme le montre la vue prise par en-dessous (fig. 11). Le train avait, à deux reprises, stoppé en pleine voie ; l'accident eut lieu pendant le second de ces arrêts, qui auraient été motivés, si l'on en croit le machiniste et le chauffeur, par des blocages spontanés des freins; mais les détails donnés par ces deux agents ne concordent pas. A l'instant de la rupture, le machiniste était descendu , de sa machine, et il ne fut pas atteint; le chauffeur fut jeté sur la voie, mais se releva sans blessure. La locomotive resta sur rails. La déchirure, rectiligne, était située vers le milieu do la largeur du foyer; les deux moitiés du ciel s'étaient fortement embouties, en subissant un allongement qui, mesuré suivant l'axe de la locomotive, a été trouvé de 18 p. 100; le bâillement des lèvres était de 67 centimètres. A l'intérieur du foyer, la tôle offrait l'aspect caractéristique de la surchauffe sur toute l'étendue du ciel et sur la partie haute des parois verticales, jusqu'à un plan qui, en tenant compte du profil de la voie, était exactement horizontal et distant de 41 centimètres du sommet du ciel. Le fait et l'importance du manque d'eau sont ainsi parfaitement précisés. Le foyer mesurait 2 m ,36 de longueur, l m ,05 de largeur