Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)
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La tuyauterie de l'injccteur de droite avait été, le matin, l'objet d'une réparation par les soins du dépôt ; le mécanicien crut (c'est du moins ce que l'on suppose) que, de ce côté, la soupape d'isolement du clapet automatique de retenue d'alimentation était restée fermée depuis la réparation ; il se mit en devoir d'aller l'ouvrir, afin que l'injecteur de droite pût remplacer celui de gaucho. Il quitta donc sa plate-forme, une clef à la main, pour aller ouvrir cette soupape qu'on manœuvre en tournant une tige filetée verticale qui traverse le chapeau de la boîte. Or, en réalité, la soupape était déjà ouverte en grand : dans l'obscurité (il était onze heures et demie du soir), le mécanicien ne s'aperçut pas que son effort avait pour effet de dévisser le chapeau même de la boîte, qu'aucun dispositif spécial n'empêchait d'être entraîné dans le mouvement de dévirage. Au bout de quelques tours, le chapeau fut projeté et l'eau à haute température, affluant de' la chaudière, jaillit avec violence; le mécanicien chancela et tomba sur la voie : l'accident lui coûta la vie. Il con vient évidemment que, sur une boîte de soupape de ce type, le chapeau soit immobilisé par un dispositif d'arrêt. Le même groupe d'organes a encore occasionné, le 10 août 1911, au dépôt do la Villette, un accident qui n'a pas, comme le précédent, causé mort d'homme, mais par suite duquel un ouvrier monteur a été sérieusement blessé. Un clapet .automatique de retenue d'eau ayant besoin d'être rodé, on entreprit défaire ce travail sur la chaudière en pression ; l'ouvrier monteur exécuta au préalable, paraît-il, la manœuvre de fermeture de la soupape d'isolement, mais peut-être cette soupape ne s'appliquat-elle pas bien sur son siège ; toujours est-il que, lorsque le monteur dévissa le chapeau de la boite à clapet de retenue, il jaillit de cette boîte un jet suffisant pour le brûler au bras d'une manière grave.
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Euptures de tubes indicateurs du niveau de l'eau. — Les tubes indicateurs du niveau de l'eau, munis de protecteurs de types divers, se brisent assez couramment, mais leur rupture n'est en général qu'un incident sans conséquence. Sur les locomotives de nos grands réseaux, les protecteurs les plus employés aujourd'hui sont à deux, ou mieux à trois faces planes transparentes en cristal épais, des types Luchaire, Wall, Birlé, Defaucompret. Il est arrivé trois fois, durant la période que nous étudions, que le mécanicien, à la suite de la rupture du tube, s'est brûlé aux mains d'une manière grave en fermant les robinets. C'est un risque que l'on réduit au minimum en munissant ceux-ci de longues tiges permettant leur manœuvre à distance. Le 10 juillet 1910, il s'est produit, près de Guéret, un accident dénature différente, qui mérite d'être signalé : le tube indicateur étant venu à se rompre, l'une des glaces du ptrotecteur fut elle-même brisée et la projection d'un éclat de cette glace blessa grièvement le mécanicien à l'œil droit. Le fait n'est pas absolument isolé : une enquête spéciale a relevé sur le réseau d'Orléans quatre cas où les protecteurs se sont ainsi brisés : trois de ces appareils étaient à deux glaces de 8 millimètres d'épaisseur, une à trois glaces de 12 millimètres et demi. La Compagnie, comme première mesure, a décidé le remplacement des glaces de 8 millimètres 'par des glaces de 12 millimètres sur les protecteurs à deux faces transparentes. On a signalé aussi, sur chacun des réseaux de l'État et du Nord, un accident causé par la projection des éclats de glace d'un protecteur. Certaines Compagnies se trouvent bien du système des clapets automatiques logés dans les montures et qui, si tout marche à souhait, se ferment d'eux-mêmes en cas de rupture du tube indicateur. Enfin, l'on commence à employer de plus en plus, en particulier sur les locomotives à haute pression, le niveau