Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)
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intérieur et bouilleurs croisés. C'était la chaudière d'une machine mi-fixe du type Hermann-Lachapelle, dont la construction remontait à 1873. Elle offrait seulement 3 mètres carrés et demi de surface de chauffe, avec 425 litres de capacité. Après avoir fonctionné pendant une année au plus, elle était demeurée en chômage pendant quinze ans dans une cour. En 1891, elle avait été installée à l'abri des intempéries et elle servait une ou deux fois par semaine. La rupture parait s'être "produite sous la pression de 4 kilogrammes et demi, pression habituelle de marche. Il s'est fait dans la partie basse do l'enveloppe une ouverture rectangulaire d'une longueur de 50 centimètres et d'une hauteur de 20 centimètres, s'étendant de l'ouverture de chargement du foyer à l'emplacement du débouché du tuyau de la pompe alimentaire. La cause évidente de cette rupture était une corrosion intérieure, qui avait aminci à l'excès le corps de chaudière dans cette partie et qui s'explique d'autant plus facilement que cet appareil, à fonctionnement intermittent, était alimenté avec de l'eau de pluie. L'épaisseur, qui primitivement était de 7 millimètres, se trouvait réduite à 1 ou 2 millimètres le long de la déchirure inférieure, 3 ou 4 le long de la déchirure supérieure ; aux points d'amincissement maximum, le .millimètre restant était même déjà partiellement oxydé. Il est clair qu'une observation éclairée des prescriptions réglementaires relatives à la visite intérieure aurait fait découvrir la détérioration en temps utile. Accident du 12 juillet 1905, à Paradou. — Avec l'explosion du 12 juillet 1905, à Paradou (Bouches-du-Rhône), nous retrouvons la locomobile \- . Celle-ci offre 18 mètres carrés de surface de chauffe, l m3 ,850 de capacité ; son timbre est de 7 kilogrammes. Le corps horizontal, de 88 centimètres de diamètre, en tôle de fer de 6 millimètres, présente à son extrémité, du côté de la boîte à
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fumée, un bord tombé en forme de collerette, sur lequel est assemblée une plaque tubulaire entièrement plane. C'est une forme qui soumet à des efforts d'arrachement et de flexion la rivure circulaire et le bord tombé du corps cylindrique, par suite des mouvements de soufflet de la plaque tubulaire. L'inconvénient pour le bord tombé peut évidemment être d'autant plus grave que la tôle du corps cylindrique est plus mince : or, dans l'espèce, cette tôle avait 6 millimètres d'épaisseur pour un diamètre de 88 centimètres, ce qui, eu égard au timbre, correspond, d'après le calcul usuel, à un peu plus de 5 kilogrammes par millimètre carré pour la tension du métal, en dehors des rivures, dans le sens qui s'oppose à l'ouverture du corps cylindrique suivant une génératrice. C'est un chiffre élevé pour une chaudière en tôle de fer, alors surtout que cette tôle ne semble pas avoir été de bonne qualité : des essais effectués après l'explosion n'ont accusé qu'une résistance à la rupture inférieure à 30 kilogrammes par millimètre carré, et guère d'allongement; la tranche du métal était fortement lamelleuse. Bien entendu, si nous présentons ce calcul élémentaire de l'effort à l'éclatement en pleine tôle suivant une génératrice du cylindre, ce n'est pas qu'il soit directement applicable aux circonstances de l'espèce; caria rupture n'a pas eu lieu suivant une génératrice, mais suivant la ligne circulaire des rivets de la collerette sur laquelle était assemblée la plaque tubulaire ; mais ce calcul montre que c'était là un corps de chaudière n'offrant, d'une manière générale, qu'un faible coefficient de sécurité. L'origine de l'appareil est inconnue. On sait qu'une épreuve officielle a été effectuée en 1891 ; une autre fut faite en 1899, à la suite d'une réparation consistant dans le changement du foyer et le raboutage des tubes. La locomobile servait à cette époque à un service d'éclairage électrique. En 1903, nous la trouvons affectée au battage