Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)

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rivetage nouveau de ces couvre-joints, qui avaient déjà à cette époque vingt-deux ans de service, n'ait pas contribué à les détériorer. L'explosion, survenue sept années plus tard, s'est produite pendant le cours normal d'une cuisson, alors que la pression de 4 kilogrammes était atteinte depuis vingt minutes. Elle a consisté dans la disjonction et la dispersion des tôles de l'une des deux viroles. Tandis que l'autre virole et le fond qui la terminait étaient lancés tout d'une pièce par la réaction dans une direction voisine de l'axe du récipient, les quatre tôles entières, mais séparées les unes des autres, et le fond séparé de ces tôles, formèrent cinq débris qui furent projetés à peu près transversalement à l'axe, et tous d'un même côté. Les ruptures étaient partout dans les couvre-joints, sauf en ce qui touche la séparation du fond. Au pourtour de celui-ci, la cassure n'affectait le couvre-joint que sur un quart environ de la circonférence, à la partie supérieure ; sur le reste de l'étendue, c'était la tôle même du fond qui s'était rompue, dans le congé périphérique. Cette région et, d'une manière générale, la moitié inférieure du fond, avaient subi des amincissements importants ; le long de la cassure, l'épaisseur était réduite à la moitié environ de sa valeur primitive. On remarquait en outre, à la partie inférieure dè la circonférence, deux cassures normales à celle-ci, l'une partant du bord de la tôle et passant par un trou de rivet, l'autre partant d'un trou de rivet, et atteignant l'une et l'autre le sillon formé par la corrosion maximum. Enfin, le long de ce sillon, la tôle montrait quelques défauts locaux. Mais ce sont là des détails secondaires, car le caractère essentiel de l'accident ne réside pas dans l'arrachement du fond. Un arrachement du fond aurait fait reculer tout le reste de l'appareil en sens inverse de la projection de celui-ci : or il y a eu projection dans deux directions

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différentes, d'une part de la moitié du récipient restée intacte, d'autre part de toutes les parties de l'autre moitié, tôles latérales et fond. La séparation du fond n'a donc pas dû être antérieure à la séparation dés deux moitiés de l 'appareil. D'après les directions prises par les morceaux de la moitié qui s'est rompue, le phénomène initial a été sans nul doute l'ouverture du cylindre suivant un couvre-joint longitudinal. C'est donc, d'une manière essentielle, à la fatigue et peut-être à la corrosion des couvrejoints qu'il y a lieu de rapporter l'explosion. Cet accident est à rapprocher de celui qui s'était produit vingt- quatre ans auparavant, le 3 avril 1887, dans une distillerie de Roubaix. Là aussi, il s'agissait d'un cuiseur de construction allemande, avec couvre-joints extérieurs et même disposition générale. Les deux viroles composant l'appareil s'étaient séparées l'une de l'autre, par rupture suivant le couvre-joint circulaire. L'enquête avait montré que toute la partie inférieure de l'appareil était profondément amincie, soit par usure mécanique, soit par corrosion provenant de l'acidité des charges (*). Explosion par corrosion intérieure d'un récipient en tôle de fer. — Fabrique de colles et engrais. — Dans certains cas, on se trouve en présence de tels amincissements par corrosion qu'une seule chose est surprenante, c'est que le récipient ait pu arriver à ce degré d'affaiblissement avant de sauter. Lors d'une explosion qui s'est produite, le 'S décembre 1902, dans une fabrique de colles et d'engrais à Saint-Amand-Montrond (Cher) et dont, par bonheur, les conséquences ont été purement matérielles, le récipient, de l m ,30 de diamètre et l m ,80 de hauteur, en tôle de fer, avec fonds bombés, s'est déchiré suivant deux lignes, (*) Cf. Note de M. Schmidt sur les Récipients de sucrerie et de distillerie, au 35" Congrès des ingénieurs en chef des Associations de propriétaires d'appareils à vapeur (1911), p. 181 et suiv.