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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

Dans l'espèce, le service des Mines a pu se rendre compte expérimentalement de ce qu'il en était, car, après l'accident, on a remis à la place du cylindre rompu celui qu'on avait enlevé pour réparation, et dont les dimensions étaient les mêmes. Le détendeur ayant été réglé pour une pression de 6 kilogrammes, on a constaté que la pression dans le cylindre se tenait légèrement au-dessus de 5 kilogrammes 1/2 avec le robinet d'arrivée de vapeur ouvert en plein. Lorsqu'on étranglait ce robinet autant que cela était compatible avec un réchauffage convenable du tambour, la pression s'établissait à 5 kilogrammes 1/4 fort. Il est vrai que, dans ces expériences, le tambour n'effectuait aucune élaboration et que, par suite, son refroidissement extérieur était minimum ; mais ce sont là des conditions qui se présentent et, en fait, lors de l'accident, le cylindre tournait ainsi « à vide » . Quant au degré d'ouverture du robinet d'arrivée de vapeur, l'ouvrier qui avait mis l'appareil en train a déclaré n'avoir ouvert ce robinet qu'au quart; mais, lors de l'enquête, il a été trouvé ouvert en plein. Bien que, par prudence, l'expérience du service des Mines n'ait pas été faite à la même pression que le fonctionnement du jour de l'accident, on peut inférer de ce qui précède que, si la pression aux chaudières était bien de 7 kilogrammes 1 /4, la pression dans le cylindre a dû s'élever à environ 6 kilogrammes 1/2, ou même peut-être 6 kilogrammes 3/4. Dans ces conditions, étant donné le peu d'épaisseur des fonds plats qui terminaient ce cylindre, l'explosion n'est pas pour surprendre. La fragmentation du fond qui a cédé a affecté une disposition remarquablement symétrique, ce qui correspond bien au cas d'une rupture par insuffisance générale de résistance eu égard à la pression : une partie centrale de 20 centimètres de diamètre est restée adhérente à la tuyauterie et, de cette partie centrale,

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partent sept cassures rayonnantes, presque équidistantes entre elles. Suivant un mode de construction très répandu pour les appareils de l'espèce, la liaison de la virole cylindrique avec chacun des fonds était obtenue au moyen d'une frette en fer de 30 millimètres de largeur et 15 millimètres d'épaisseur, posée à. chaud, et d'un matage en bout de. la tôle de cuivre. La séparation du fond s'est accompagnée d'un déplacement de la frette, qui a reculé en coulissant le long du cylindre. • A Linselles, le cylindre, timbré à 7 kilogrammes, recevait la vapeur d'un groupe de générateurs timbrés à 12 kilogrammes; toutefois il était pourvu d'une soupape de sûreté ; un manomètre permettait de lire à chaque instant la pression à laquelle il était soumis et de régler en conséquence l'ouverture du robinet d'admission de vapeur; il ne semble pas résulter de l'enquête qu'il y ait eu aucun excès de pression par rapport au timbre de 7 kilogrammes. Mais celui-ci n'était pas le timbre primitif de l'appareil. Ce tambour, de 715 millimètres de diamètre, formé d'une virole de cuivre de 3 millimètres d'épaisseur et de deux fonds en fonte sur lesquels la virole était assemblée, comme dans le cas précédent, par la pression d'une frette enfer posée à chaud et par un matage du cuivre en bout, avait été construit en 1898 pour le timbre de 5 kilogrammes seulement; puis, un an environ avant l'accident, il avait été raccourci et, à la suite de cette modification, rééprouvé et poinçonné au timbre de 7 kilogrammes. Il n'a pas été possible de savoir si le fond qui s'est détaché était celui dont la fixation datait de la construction primitive ou celui dont l'assemblage avait été défait et refait. Dans cette seconde hypcthèse, qui est la plus probable, on s'explique facilement que cet assemblage ait eu moins de résistance que l'autre, car l'utilisation d'une frette ayant déjà servi ne laisse pas d'être assez délicate : la frette, posée à chaud et refroidie sur le