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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

mité du levier, la formule (1) donne Q = 5.000 kilogrammes, ce qui correspond pour le boulon à une tension initiale de 11 kilogrammes par millimètre carré. D'autre part, la pression de la vapeur, supposée égale à 3 kilogrammes par centimètre carré, produit sur chaque boulon une traction Q'= 3.680 kilogrammes correspondant à une tension de 8 kilogrammes par millimètre carré. La tension pouvait donc être comprise entre 11 et 19 kilogrammes. On remarquera que, pour satisfaire aux règles de Hambourg, d'après la formule (12), un boulon supportant du fait de la pression de vapeur une traction de 3.680 kilogrammes aurait dû avoir 32 millimètres de diamètre au fond des filets et non 24. Si l'on tient compte, avec cela, des inégalités de serrage, des efforts obliques ayant pu résulter d'un fléchissement des pattes du couvercle, etc., l'on ne sera pas surpris qu'un des boulons ait fini par céder, reportant sur les autres et principalement sur ses voisins sa quote-part de charge ; et, quand deux boulons consécutifs eurent lâché prise, ceux qui les encadraient étant angulairement distants de 108°, on conçoit que le couvercle ait échappé à ses attaches, surtout alors que rien n'empêchait les écrous de pouvoir se dégager par glissement. Lors de l'accident survenu le 20 février 1909 dans une usine de traitement des os, à Toulouse, le départ du couvercle a été provoqué par un serrage sous pression. L'appareil, ou « digesteur », était un récipient cylindrique de, l m ,49 de diamètre et l m ,59 de hauteur (capacité 3 mètres cubes), timbré à 2 kilogrammes, mais fonctionnant seulement à la pression de 1 kilogramme: c'est à cette pression que correspond la température de 120°, qui convient pour l'élaboration des matières traitées. Le couvercle était constitué par une tôle emboutie de 8 millimètres d'épaisseur, armée à sa périphérie d'une couronne plate de 80 millimètres de largeur et 13 millimètres d'épaisseur.

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L'assemblage était obtenu au moyen de 28 boulons à charnière, mesurant 20 millimètres de diamètre au fond des filets. Là, une précaution avait été prise pour empêcher leur déversement vers l'extérieur : on avait interposé entre les écrous et la couronne du couvercle des rondelles de 12 millimètres d'épaisseur présentant chacune, du côté du centre du couvercle, un bec légèrement recourbé vers le bas, qui s'engageait derrière la saillie de la couronne. La vapeur était fournie par une chaudière timbrée à 6 kilogrammes ; toutefois, d'après l'enquête, cette chaudière ne fonctionnait qu'à 2 ks ,5, et la pression au récipient, indiquée par un manomètre, ne dépassait pas 0 ks',7. Mais l'accident s'est produit alors que l'ouvrier chargé de la conduite de la cuisson cherchait à étancher une fuite du joint en resserrant les boulons avec une clef à deux poignées longues de 35 centimètres. Le couvercle s'est voilé; sa couronne périphérique s'est infléchie, se mettant dans le prolongement de la forme bombée de la partie centrale. Sept boulons, dont deux dans la région où l'ouvrier travaillait à resserrer le joint, se sont rompus; six ont été faussés ou ont subi un commencement de rupture. Les autres se sont renversés sans que les rondelles à bec aient suffi à les maintenir en place. Il fautdireque ces becs, irrégulièrement façonnés, n'étaient pour la plupart recourbés que sous un angle fort ouvert et que les surfaces de contact étaient enduites de matières grasses provenant en abondance de la fabrication. Plusieurs de ces becs ont été faussés ; d'autres ont été brisés; ceux-ci étaient bien en prise, mais leur résistance n'a pas suffi. Le couvercle, lancé en l'air, alla briser la toiture du bâtiment, et un débris de cette toiture, tombant sur la tête d'une femme occupée à un balayage, la tua. Il est clair qu'on évite d'une manière complète le risque d'échappement des boulons, si, au lieu de les articuler sur charnières, on s'en tient au système des bou-