Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1912, série 11, volume 2)

514

REVDE DES ACCIDENTS D* APPAREILS A VAPEUR

par une tôle de cuivre de 8 millimètres emboutie en forme de calotte sphérique, de 18 centimètres de flèche, armaturée sur son pourtour au moyen d'une couronne plate, en fer, de 18 centimètres de largeur et del5 millimètres d'épaisseur. De son côté le cylindre portait à sa base une couronne de bronze en forme de cornière circulaire, dont l'aile horizontale, de 9 centimètres de largeur et 17 millimètres d'épaisseur, entaillée pour le passage des boulons, était creusée d'une gorge recevant un anneau de caoutchouc sur lequel les boulons tenaient pressée la couronne du fond. La batterie était alimentée de vapeur par des chaudières timbrées à 7 kilogrammes, sans interposition de détendeur; la vapeur pénétrait au bas des appareils ; les chauffages étaient menés rapidement. Chaque récipient portait à sa partie supérieure un manomètre et une soupape de sûreté à contrepoids, chargé pour la pression de 2 kilogrammes; mais les soupapes étaient souvent collées sur leur siège par le jus de réglisse plus ou moins desséché. D'autre part, au cours du chauffage d'une charge, il est vraisemblable que la pression au bas de l'appareil était notablement supérieure à celle qui agissait, au sommet, sur le manomètre et la soupape, non seulement à cause de la différence de pression statique correspondant au poids de la colonne liquide, mais peut-être surtout à cause de la résistance opposée par le contenu de l'appareil (bois entassé, jus plus ou moins visqueux) à l'ascension de la vapeur, ascension qui devait se produire cependant avec assez de vivacité ; car la mise en pression de l'appareil ne durait que dix à quinze minutes lorsqu'il s'agissait de la première ou de la dernière opération de l'épuisement méthodique (charge de bois frais ou eau neuve), deux ou trois minutes seulement dans les opérations intermédiaires où solide et liquide étaient d'avance échauffés. Il y a là, dans le fonctionnement des appareils de ce genre, une

REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

515

cause de surpression sur laquelle il convient d'attirer l'attention. Après l'accident, le fond a été retrouvé entier, mais assez fortement plié suivant un diamètre à peu près perpendiculaire à celui passant par la charnière. La couronne fixe en bronze était brisée en deux endroits : à l'endroit de la charnière et dans la partie diamétralement opposée; de chacune de ces régions s'était détaché un segment de cette couronne, long d'environ 60 centimètres. Eu égard à l'orientation de la déformation du fond, il y a tout lieu d'admettre que c'est l'arrachement de celui-ci qui avait produit la rupture do la couronne de bronze, et non pas l'inverse. Quant aux boulons, ils étaient intacts, sauf un qui avait son œil cassé et déformé, pas assez cependant pour qu'il se fût détaché de l'appareil. Le glissement des écrous des boulons sur la surface d'appui apparaît comme la circonstance essentielle, dans le cas du couvercle qui a sauté le 14 octobre 1910, sur un récipient cuiseur employé dans un atelier d'équarrissage à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle). Le récipient, de l m ,10 de diamètre, timbré à 5 kilogrammes, servait à extraire la graisse des déchets de viande. Le couvercle était assujetti par 20 boulons dont les écrous, à l'origine, étaient retenus par des rebords saillants ; mais, par suite d'usure, ces rebords avaient complètement disparu. Les boulons ont lâché prise en se renversant vers l'extérieur, sans qu'aucun fût brisé. Etaient-ils tous en place? C'est une question que, dans les accidents de ce genre, on est tenté de se poser. Couvercle fixé par serre-joints. — Teinturerie. —- Au lieu de boulons, voici un couvercle de récipient assujetti par des serre-joints à vis. Sous l'action d'une pression que l'appareil n'était évidemment pas fait pour supporter, ce couvercle s'est déformé et son bord s'est dégagé en glissant sous les serre-joints (21 avril 1904).