Annales des Mines (1913, série 11, volume 3)
Page : Image 47
Révision de 30 janv. 2015 10:06:04, edited by Anonymes
90
NOTE SUR L'APPAREIL FLEUSS
conviendrait pas de limiter ces descriptions et ces essais aux seuls appareils employés en France à l'heure actuelle. Aussi bien les conclusions du mémoire publié par la Station d'Essais de Liévin indiquaient qu'aucun des appareils décrits ne donnait pleinement satisfaction et que de sérieux progrès restaient à accomplir. Il est donc utile, si quelque astre appareil s'est bien comporté à l'étranger, de l'étudier et d'en faire connaître les caractéristiques. Quand survint, à la fin de décembre 1910, la catastrophe du puits Pretoria, en Angleterre, l'exploration des quartiers envahis par les gaz irrespirables et l'enlèvement des corps furent poursuivis pendant dix jours avec Te concours constant des équipes munies d'appareils respiratoires (*) ; ces équipes permirent d'effectuer ces difficiles opérations avec célérité et sans aucun accident; ce fût la plus importante application des appareils respiratoires que l'on ait eu l'occasion de faire. Les appareils employés, du type Fleuss, donnèrent satisfaction. Aussi le Poste Central de Secours de Liévin fit-il venir un modèle de cet appareil ; des essais furent exécutés sous la direction de M. Fenzy, Inspecteur du Poste Central. D'autre part MM. Siebe, Gorman et C ie , constructeurs de l'appareil Fleuss, ont présenté leur appareil à la Commission française du Grisou ; les assais auxquels il avait été soumis à Liévin furent alors complétés. L'exposé qui va suivre, décrivant l'appareil et relatant les essais, a été présenté à la Commission du grisou.
(*) Les catastrophes du puits West Stanle;/ et du puits Pretoria, par M. Taffanel (Annales des Mines, 10° série, t. XX, p. 363).
NOTE SUR L'APPAREIL FLEUSS
91
II. — RAPPORT PRÉSENTÉ A LA COMMISSION PERMANENTE DES RECHERCHES SCIENTIFIQUES SDR LE GRISOD ET LES EXPLOSIFS EMPLOYÉS DANS LES MINES.
Description de l 'appareil. — L'appareil Fleuss rentre dans la catégorie des appareils respiratoires à oxygène et régénération. Il comprend quatre parties essentielles : une bouteille double renfermant l'oxygène comprimé, un détendeur, un régénérateur et un refroidisseur (fig. 1). Bouteille d'oxygène. —■ La bouteille double d'oxygène se trouve fixée sur le dos dusauveteur, un peu au-dessus des reins, à l'aide d'une très large ceinture. Une des deux bouteilles est prolongée par un tube cintré, à l'extrémité duquel se trouve placée la valve unique d'ouverture, qui se trouve ainsi reportée à l'avant, bien à portée de la main du sauveteur.
La capacité de chaque bouteille est d'un peu plus de 1 litre, et l'oxygène y est comprimé à 120 atmosphères. Le volume d'oxygène mis à la disposition du sauveteur est de 280 à 300 litres. Le détendeur étant réglé pour un débit constant de 2 litres d'oxygène par minute, la durée maximum d'utilisation de l'appareil serait ainsi de 2 heures 20 à 2 heures 30 minutes. Détendeur. — Le détendeur se fixe, par ùn raccord spécial, sur le tube coudé des bouteilles d'oxygène. Comme tous les détendeurs d'appareils respiratoires, il a pour but d'abaisser la pression et de régler le débit d'oxygène. Il est relié au sac de poitrine par un tube flexible qui prend l'oxygène à la sortie du détendeur pour le déverser dans ce sac. Régénérateur. — Le sac de poitrine remplit le double rôle de régénérateur et de volant. Il est fixé sur la poitrine du sauveteur par une ceinture et suspendu aux épaules par des bretelles (fig. 2 h 4). Il se compose d'un