Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1913, série 11, volume 3)

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LE HAUT FOURNEAU ÉLECTRIQUE

d'insuffler de l'air pour la combustion du carbone d'échauffement, d'où simplification dans les appareils accessoires. De nombreux essais furent faits dans cet ordre d'idées, mais on peut dire que ce ne fut qu'en ces toutes dernières années qu'une réalisation industrielle de la fusion électrique des minerais de fer pour fonte fut effectuée. Entrer dans le détail de toutes les expériences serait long et fastidieux et dépasserait de beaucoup le cadre de cette étude ; nous nous proposons cependant avant toute description des appareils aujourd'hui en service, de rappeler les deux grandes séries d'expériences qui plus ou moins directement conduisirent aux appareils actuels : les expériences canadiennes et suédoises. Les premières furent d'ailleurs loin d'avoir l'ampleur des secondes ; venant après les essais préliminaires do la Praz et Livet, elles permirent, quoique limitées à quelques semaines en 1906 à Sault-Sainte-Marie, de déclarer la possibilité pratique et économique de la production de la fonte électrique sous certaines conditions. Les secondes furent poursuivies pendant plusieurs années* tant à Domnarfvet qu'à Trollhàttan pour ne se terminer en cette dernière usine qu'en fin septembre 1912 ; à Domnarfvet, usine particulière, les essais eurent lieu en 1907-1 909 sur des appareils de petites dimensions, de types inventés par trois ingénieurs suédois, Lindblad, Stâlhane et Gronwall. Le dernier modèle parut assez intéressant pour que Jernkontoret, la puissante association de maîtres de forges suédois, crût bon de créer en 1910 une installation complète d'expériences à Trollhàttan, à côté de la centrale hydro-électrique d'Etat, installation à laquelle elle consacra plusieurs centaines de milliers de couronnes, sous la seule condition qu'après la mise au point complète de la fabrication, les brevets correspondants seraient à disposition de ses adhérents contre simple redevance de 1,25 couronne par tonne produite.

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Actuellement, indépendamment du fourneau de l'usine de Trollhàttan, loué à une Société sidérurgique particulière à partir de la fin des expériences de Jernkontoret (30 septembre 1912), sont en marche deux appareils à Hagfors (de3.000HP chacun), un à Domnarfvet (2.500HP) ; sont projetés ou en construction un troisième à Hagfors et trois à Nykroppa. En Norvège (*), un haut fourneau électrique (au coke, tandis que les précédents étaient au charbon de bois, — 3.500 HP) existe àHardanger, trois sont en projet ou en construction, un à Hardanger, deux àArendal. Du même système, un appareil serait projeté en Suisse. A côté de ce type producteur de fonte électrique d'autres appareils se rapprochant plus ou moins du haut fourneau ordinaire ont été ou sont en marche, à Héroult (Californie) et Tinfos (Norvège) ; le premier est assez analogue à l'appareil suédois de Trollhàttan et s'est bien comporté dans la première campagne, au point que l'on a envisagé un moment l'installation de nouvelles unités ; le second est en marche seulement depuis la fin de septembre 1912, après quelques essais satisfaisants sur un appareil de plus petites dimensions. Pour en terminer avec cette rapide énumération des principaux types de producteurs de fonte électrique, citons encore des appareils tout à fait éloignés alors du haut fourneau: ce sont les appareils Noble-Héroult, Keller et Helfenstein, analogues aux fours à acier Héroult et Keller et aux fours à carbure Helfenstein, et installés à Héroult-Californie (Héroult), Darfo (Keller) et Domnarfvet (Helfenstein) : le four de Darfo et celui de Héroult ont été t*) Une commission spéciale avait été nommée en 1907 par le gouvernement norvégien pour étudier la possibilité de l'établissement d'une industrie électro-sidérurgique en Norvège : elle était composée de MM. Aug. Thorp, P. Farut et J.-H.-L. Vogt. Le rapport de cette commission, publié en 1911 sous le titre de Elektrisk Jem OIJ Slaalsmelting, contient des indications très intéressantes sur les divers appareils employés à cette époque en électro-sidérurgie.