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LE HAUT FOURNEAU ÉLECTRIQUE

DEUXIÈME PARTIE. LE HAUT FOURNEAU DE TROLLHÀTTAN (Expériences de Jernkontoret).

Nous avons dit, en terminant l'exposé des expériences de Domnarfvet, que, si les résultats obtenus dans cette usine paraissaient satisfaisants, il était bon de se rendre compte de ce que donnerait un appareil de plus grandes dimensions, capable de la production normale des hauts fourneaux suédois ordinaires, 15 à 25 tonnes journalières. Une installation dé cette importance était coûteuse, mais intéressante à tous points de vue pour le développement futur de la métallurgie suédoise, menacée soit par l'élévation du prix ■du charbon de bois, soit par la diminution des quantités de ce combustible qu'élle aurait à sa disposition; des protestations nombreuses s'étaient déjà élevées en effet sur l'exploitation jugée abusive des forêts Scandinaves. Aussi comprend-on que Jernkontoret, l'association des maîtres de forges suédois qui jusqu'alors avait tant fait pour le développement de la sidérurgie nationale, n'ait pas hésité à décider de poursuivre les essais de Domnarfvet dans l'intérêt commun et de construire un grand fourneau d'essai. Elle trouva, il faut le dire, des concours empressés tant de la part de l'État qui lui loua des terrains près de sa centrale hydro-électrique de Trollhàttan et contracta un traité de fourniture de courant pour une durée de deux années à des conditions extrêmement favorables, que de celle des inventeurs du nouveau système de réduction des minerais de fer. Ces derniers, qui devaient du reste être les premiers à profiter du développement de la production électrique de la fonte, cédè-

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rent leur brevet à Jernkontoret, qui pouvait en disposer pour les maîtres de forges ses adhérents, sous une seule redevance de 1 ,25 couronnes par tonne de fonte produite dans leurs usines ; naturellement l'usine de Jernkontoret, pendant la durée des essais, était dispensée de toute redevance. Les divers points qui devaient être envisagés dans le haut fourneau d'études de Trollhàttan, toujours au point de vue suédois, étaient les suivants : 1° hauteur et dimensions les plus convenables suivant les diverses espèces de fonte à produire et les diverses espèces de minerai à consommer; matériaux de construction du fourneau dans ses diverses parties ; 2° forme et consommation d'électrodes, dépenses de courant et de combustibles suivant la fonte, et le minerai; 3° possibilité dépasser les sligs, ou minerais en poussière déphosphorés, sans agglomération préalable ; 4° étude des gaz de la réaction et étude de leur emploi pour refroidir les matériaux réfractaires de la voûte ; 5° frais de fabrication au fourneau électrique. Les expériences de Trollhàttan durèrent deux années, du 16 novembre 1910 au 30 septembre 1912; nous indiquerons ci-après les résultats de ces essais, tant d'après les publications de MM. Leffler, Odelberg et Nystrom dans les Annales de Jernkontoret que d'après les divers documents de Jernkontoret et les observations que nous avons pu faire lors de visites de Trollhàttan au cours de deux missions effectuées pour le Ministère des Travaux publics en 1910 et 1912.