Annales des Mines (1913, série 11, volume 3)
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BULLETIN
BULLETIN
BULLETIN.
EXPLOITATION DES MINES DANS LA COLONIE ITALIENNE DE L'ÉRYTHRÉE (*).
Les seuls gîtes minéraux qui, jusqu'ici, dans la colonie de l'Erythrée, aient paru susceptibles d'une exploitation utile et aient été déjà l'objet d'une exploitation, du reste assez rudimentaire encore, sont des gîles d'or. Ils se présentent en filons quartzeux, ou plutôt en filons-couches, fortement redressés, à allure en chapelet, avec pyrites de fer, dans cette formation sédimentaire métamorphique de gneiss et schistes, avec roches granitiques, qui forme le socle de tout le centre de l'Afrique. Ces gîtes se rangent de la façon la plus nette dans le troisième type des gîtes aurifères africains signalé par M. L. de Launay (les Richesses minérales de l'Afrique, p. 23-26). Ces affleurements quartzeux, plus ou moins aurifères, paraissent assez fréquents sur le haut plateau de l'Erythrée; ils y forment une longue zone sensiblement N.-S. dans son ensemble, avec des variations locales du N.-N.-E. ou N.-N.-O., qui se continueraient en Abyssinie, dans le Tigré. En dehors de nombreuses recherches qui n'ont pas abouti ou ont été délaissées, on a signalé trois exploitations ayant donné des résultats appréciables, une seule d'entre elles, la plus importante, du reste, étant encore en activité. Cette dernière mine est celle de Medri-Zien dans la concession
(*) Rivista del servizio minerario nel 1911, Roma, 1912, p. CLXXV. L. BALDACCI, Studio sui giacimenti minerari nella colonia Eritrea,
Roma, 1910. L. BALDACCI, 1911.
Del problema minerario nella colonia Eritrea,
Roma,
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de l'IIamassen de la Societa Eritrea per le minière cl'oro. Elle se trouve, par 2.300 mètres d'altitude, à 11 kilomètres en ligne droite au N.-O. d'Asmara, la capitale de la colonie, Asmara étant aujourd'hui reliée à Massaouah, sur la mer Rouge, par un chemin de fer de quelque 90 kilomètres. Le filon a une puissance de 1 à 2 mètres; il a été exploré sur quelque 400 mètres de longueur et une profondeur de 50 mètres au-dessous des affleurements. La partie enrichie am-ait une longueur de 270 mètres avec une teneur moyenne estimée à 16 grammes par tonne, dont une partie seulement est amalgamable. De 1906 à 1912 on a extrait 21.543 tonnes, soit en moyenne 3.500 tonnes par an; on a obtenu à l'amalgamation 139. kilogrammes d'or, soit en moyenne 6 grammes à la tonne. Depuis trois ans on a fait, en outre, quelques concentrés, 102 tonnes en tout, à la teneur moyenne de 33 grammes. Un pareil minerai ne pourrait évidemment être traité avantageusement que par .la cyanuration. Une seconde exploitation a été faite à Dasè par la Société lngegnere L. Capucci e C, à 32 kilomètres au S.-S.-E. de Barentrù, centre du district régional du Gasc-Setit. Cette exploitation,. qui parait arrêtée depuis le mois d'août 1910, aurait produit depuis mai 1907, soit en trois ans environ, une quantité d'or dont les évaluations varient de 32 à 95 kilogrammes. Une troisième exploitation a été poursuivie pendant trois ans par le Sindacato per le Minière aurifère di Cheren, à 34 kilomètres au N.-E. de Cheren, et aurait donné, pendant cette durée, 18 kilogrammes d'or à l'amalgamation, soit la moitié seulement de la teneur effective. En l'état des choses, il parait encore bien difficile de porter une appréciation sur les ressources et l'avenir de ces gîtes. On voit de suite toutefois qu'une des plus grosses difficultés que rencontreront une exploitation tant soit peu active et le traitement indispensable par cyanuration consistera dans -l'approvisionnement d'eaux. Sur le haut plateau érythréen, les précipitations atmosphériques sont faibles malgré l'altitude, de 400 à -500 millimètres par an ; les cours d'eau sont rares et peu considérables. Toutefois, à Medri-Zien, la Société Érythréenne a pu, avec un barrage de 10 mètres de hauteur, qui n'aurait coûté qu'une cinquantaine de mille francs, créer une retenue d'eau de 800.000 mètres cubes. On escompte la possibilité de quelques autres installations de cette nature.