Annales des Mines (1913, série 11, volume 3)
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LE HAUT FOURNEAU ÉLECTRIQUE LE HAUT FOURNEAU ÉLECTRIQUE
être considéré comme un appareil de transition entre les fours ouverts et les fours suédois de Lindblad, Stâlliane et Grônwall, ou américain de Dorsey A. Lyon. Un creuset A {fig. 22) où se fait la fusion des matières communique par sa partie supérieure avec une ou plusieurs cheminées étroites B par où arrivent les matières à' réduire ; pour faciliter le chargement, ces cheminées se réunissent à la partie supérieure dans une chambre C, fermée par un appareil de distribution des minerais et castine. Les matières entrent par suite dans le creuset, par les orifices inférieurs de ces cheminées et dans leur descente sont réduites et réchauffées par les gaz de la réaction : l'utilisation du pouvoir calorifique de ces gaz est d'ailleurs rendue complète par leur combustion au moyen d'air arrivant par des orifices tels que a. Le réducteur, coke en l'occurrence, est introduit dans le creuset autour des électrodes ; il entre donc de suite dans la zone des températures élevées et ne risque pas d'être attaqué par un long contact avec les gaz de la réduction, comme dans le cas des hauts fourneaux électriques ordinaires où le combustible est chargé au gueulard au même moment que les matières à réduire. Pour éviter un appel d'air à travers le coke autour des électrodes, ce qui détruirait du combustible sans aucun effet pour l'opération, et pour faire en même temps circuler les gaz dans les cheminées de réduction, un aspirateur fonctionne sur la chambre C et est réglé de façon à ce que l'air ne pénètre pas dans le creuset. Cette non-arrivée d'air dans le creuset peut, du reste, être rendue plus certaine en ajoutant à l'appareil figuré ci-contre (cas d'un courant monophasé avec deux électrodes, l'une suspendue dans le creuset, l'autre noyée dans la maçonnerie du fond du creuset), une sorte de couvercle entre les électrodes et les cheminées, couvercle muni de sas à combustible.
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L'usine de Tinfos est située aux environs immédiats de Notodden, sur les bords du lac d'Hitterdal ; elle reçoit par chalands remontant les canaux et les lacs ses diverses matières premières ; ses minerais proviennent de l'île Lango entre Langesund et Kragero, ou de Klodeberg sur la côte d'Arendal. Des analyses de ces minerais sont : Fe P S
Lango
Klodeberg-Arendal
48 0,03 0,01
42 à 58 0,02 0,05 0,01 0,05
Le lit de fusion est donc pauvre par rapport aux lits de fusion étudiés précédemment. Trois fours de 1600 chevaux sont prévus, fonctionnant chacun sur une phase du courant triphasé secondaire. Le premier four, mis en marche régulière le 28 septembre 1912, produit par 24 heures environ 10 tonnes, avec une consommation de 350 kilogrammes de coke à la tonne. Un second four a été mis ultérieurement en service, avec mêmes caractéristiques de fonctionnement. Ces résultats paraissent satisfaisants, eu égard au lit de fusion : ils correspondent à une production au hp-an de 2', 28 (au kw-an 3',12). Le courant électrique est fourni à raison de 25 couronnes le cheval-an suivant contrat d'une durée de vingt ans. Le prix de revient prévu avec des minerais à 48 p. 100 de fer était estimé après les essais avec le petit four à 50 couronnes (soit 70 francs) dont : Minerai, 2.000 kilogrammes à "couronnes... Coke, 330 — à 21 — ... Calcaire Energie électrique (1/2 HP-an) Main-d'œuvre Electrodes, amortissement et intérêts
14 couronnes 7 — 0,80 — 12,50 — g^o 10,00 —
Les premiers résultats accuseraient par rapport aux prévisions, une consommation supérieure de coke, mais moindre d'électricité.