Annales des Mines (1913, série 11, volume 3)
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DANS ENQUÊTE
SUR
LES
MINES
DE
FER
DE
LA
LORRAINE
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L'ANKYLOSTOMIASE
sages qui peuvent devenir nécessaires, risquent de créer des milieux propices au développement dans la mine des larves du ver. Et en outre, alors même que, par suite d'une bonne ventilation la température n'atteindrait jamais dans nos mines le degré thermique dangereux, ne faut-il pas prévoir les phénomènes d'accoutumance, qui créent parfois des races adaptées à des conditions thermiques fatales au type de l'espèce ? Pour le présent, retenons seulement que Yexamen de Wp. 1 00 des mineurs de treize mines de fer, au nombre de 745, a montré neuf porteurs d'ankylostomes. Tous sont des mineurs, surtout italiens ou allemands, ayant séjourné auparavant soit dans une mine de houille, une mine de soufre ou une plantation de café au Brésil, c'està-dire dans une exploitation fortement infestée. Par contre, aucun mineur français de ces mêmes mines et des mêmes chantiers, mais n'ayant jamais quitté le pays et n'ayant jamais travaillé que dans le fer, n'est porteur du « ver du mineur ». Je suis donc d'avis qu'on peut considérer au point de vue pratique, nos mines de fer de la Lorraine comme actuellement indemnes d'ankylostomiase. Pour l'instant, il vaudra mieux orienter nos mines vers des œuvres d'une portée plus générale et plus haute ; il vaut mieux leur donner le moyen de créer les œuvres d'hygiène sociale et d'assistance dont nos bassins miniers ont si besoin. Il n'y a pas encore partout assez d'habitations, d'hôpitaux, de services de transport pour blessés, de dispensaires spéciaux, de jardins ouvriers, d'écoles ménagères, de consultations de nourrissons. Mais il faudrait, je crois, continuer à surveiller ces mines qui paraissent actuellement indemnes. Il faut les surveiller, parce qu'elles voient tous les jours leurs conditions d'exploitation varier et leur recrutement différer.
Elles continuent tous les jours, au fur et à. mesure de leur extension prodigieuse, à revoir des porteurs de vers (houilleurs, planteurs de café, mineurs de soufre, anciens coloniaux). Il suffirait d'un examen systématique, chaque quatre ou cinq ans par exemple, de W p. 100 du personnel (surtout autochone) de quelques exploitations. La question de l'immunité des mines de fer n'est pas de même nature que celle des mines de sel. Elle ne sera définitivement résoluê que par cette surveillance continue, par des explorations nouvelles, par des expérimentations dans la mine même, et non seulement in vitro. Il faut des observations prolongées variées et répétées. La solution d'une question comme celle-ci réclame la collaboration de l'ingénieur et du parasitologue. « L'avenir appartiendra au pays qui produira le plus de houille et le plus de fer; mais celui-là en produira le plus qui assurera le mieux la vie et la santé de ses ouvriers. »