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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

Nous rappellerons seulement que les travaux des fosses n° 3, n° 4 et n° 5, s'étendaient sur une zone de 3 kilomètres de longueur et de 1.500 mètres de largeur, communiquaient largement entre eux, se trouvaient à des profondeurs comprises entre 200 et 400 mètres, et portaient sur un riche faisceau de couches à charbon gras tenant de 27 à 34 p. 100 de matières volatiles. Ces travaux n'étaient pas grisouteux ; on y faisait usage de lampes à feu nu ; on employait comme explosif du Favier n° 1, qui n'était pas considéré comme un explosif de sûreté '; on ne prenait enfin aucune précaution contre le danger des poussières. Le matin du 10 mars 1906, il était descendu aux fosses n° 3, n° 4 et n° 2 des ouvriers et des surveillants au nombre de 1.664, parmi lesquels 1.099 ont été tués et 56 ont été blessés. L'explosion a été d'une grande violence ; les dégâts ont été très importants, notamment dans la colonne du puits n° 3, qui contenait un goyot d'aérage dont les débris ont obstrué le puits ; 110 kilomètres de galeries ont été parcourus par les flammes ou par les gaz irrespirables. Le point de départ et la cause initiale de l'explosion n'ont pas été précisés. On ne sait si l'explosion a été provoquée par une inflammation locale de grisou, ou par un coup de mine, ou par la détonation d'explosifs à l'air libre, ou par toute autre cause. Mais il est incontestable que l'explosion s'est propagée avec une grande violence et sur une étendue considérable uniquement par les poussières de charbon qui se trouvaient dans les galeries, sans que le grisou ait joué un rôle appréciable à cet égard. La catastrophe de Courrières a mis en évidence une fois de plus et sans contestation possible le danger extrêmement grave des poussières. Elle a été en France le point de départ d'études remarquables et très complètes

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qui ont été entreprises et sont poursuivies à la station d'essais de Lié vin, en vue de mieux connaître les dangers des poussières, du gris.ou, des explosifs, et de rechercher les moyens de combattre ces dangers. Elle a motivé, d'autre part, une revision de notre réglementation sur la sécurité dans les mines qui, après plusieurs règlements provisoires et de longues études, a été unifiée par le décret du 13 août 1911, portant règlement général sur l'exploitation des mines de combustibles. En outre, l'emploi des appareils respiratoires a été rendu obligatoire par un arrêté ministériel du 15 avril 1907 dans les mines de toute nature présentant une certaine importance ou particulièrement dangereuses. Accident du 23 juin 1905 aux mines de Nœux (Pas-deCalais). — Fosse n° 4. — 2 blessés. On exploitait par tailles chassantes, entre les niveaux de 354 mètres et de 284 mètres, le dressant à peu près vertical de la veine Sainte-Cécile. Le charbon descendait à la voie de fond par des cheminées. Les galeries et les chantiers étaient très poussiéreux, mais il n'y avait pas de grisou. Un ouvrier ayant besoin de fer de roulage a été en chercher dans une galerie où l'on ne roulait plus. Pour couper un rail qu'il voulait prendre, il a posé dessus une cartouche de grisoutine roche qu'il a fait détoner. L'explosion de la cartouche a enflammé les poussières, et la flamme s'est étendue sur 40 mètres environ. Accident du 19 novembre 1905 aux mines de Nœux (Pasde-Calais). — Fosse n° 7. —2 tués. On exploitait par tailles chassantes au-dessus du mveau de 309 mètres la veine Saint-Alphonse en dressant incliné à 80°. Le charbon descendait à la voie de fond par des cheminées. Les galeries et les. chantiers étaient