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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

POUR LES ANNÉES 1904 A 1911

amorcées au fond du puits. A la suite d'une venue d'eai on avait remblayé le fond du puits de manière à boucher l'entrée des galeries. Après une attente de cinq jours, on avait commencé à déblayer le puits. Un ouvrier était occupé à ce- travail quand une explosion de gaz a eu lieu. Cet ouvrier a prétendu qu'il n'avait pas de lampe et ne fumait pas, de sorte que la cause de l'inflammation est inconnue. Le gaz inflammable, qui a déjà causé plusieurs accidents dans les carrières d'argile de Bollêne, paraît provenir de la décomposition des bois abandonnés dans les vieux travaux ; le gaz a une composition analogue à celle de grisou à 80 p. 100 d'hydrocarbure.

A la suite de cet accident, la réglementation des mines à dégagements instantanés d'acide carbonique du département du Gard a été appliquée aux travaux du puits Descours. Dans les travaux de reconnaissance et de traçage, l'abatage du charbon au pic est interdit, et cet abatage doit être fait par des coups de mine tirés à l'électricité, dans l'intervalle des postes, quand il ne reste dans la mine que les ouvriers chargés du tir et de la visite des chantiers ; les postes de tir doivent être placés sur des entrées d'air, le plus loin possible des avancements.

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V. —

DÉGAGEMENTS

INSTANTANÉS D'ACIDE CARBONIQUE.

Accident du 8 septembre 1904 aux mines de Rochebelle (Gard). — Puits Descours. — 5 tués. On effectuait des traçages dans la couche n° 10 du nouveau faisceau de Rochebelle, entre les niveaux 250 et 190. Les couches de ce faisceau dégageaient de l'acide carbonique et du grisou, mais n'avaient jamais donné de dégagements instantanés. Les ouvriers travaillant à ces traçages étaient au nombre de 10 ; ils creusaient des voies de niveau et un montage dont la longueur atteignait 10 mètres. La couche, d'une puissance de l m ,50 à 3 m ,50 était formée de charbon tendre. L'abatage était fait au pic. Le retour d'air de ces travaux gagnait directement le ventilateur sans passer sur aucun chantier. Un dégagement instantané d'acide carbonique est parti du montage pendant que l'on y abattait le charbon au pic; 5 ouvriers ont été asphyxiés sur les 10 qW travaillaient dans le quartier. On a retiré 123 tonnes de charbon projeté, mais la cloche du dégagement n'a pas été déblayée.

Accident du 23 octobre 1908 aux mines de Rochebelle (Gard). — Puits Sainte-Marie. — 8 tués. Au niveau de 440 on effectuait des traçages dans la couche n° 3 du faisceau de Fontanes à dégagements instantanés ; dans ces travaux, l'usage du pic était interdit et l'abatage devait être fait aux ' explosifs. La couche avait une puissance de l m ,50. On avait déjà eu dans ce quartier 68 dégagements instantanés sans accidents de personnes. Le 22 octobre, on avait tiré sans aucun incident deux coups de mine au charbon à l'avancement d'un montage. Le 23 octobre, un seul ouvrier travaillait à ce montage ; il est arrivé à son chantier à six heures et demie du matin et a fait du charbon avec un pic de contrebande. Vers huit heures et demie, un dégagement instantané d'acide carbonique assez important est parti du montage, ensevelissant sous le charbon l'ouvrier qui s'y trouvait et répandant de l'acide carbonique dans une grande étendue de galeries où 7 ouvriers ont été asphyxiés. Accident du 23 juillet 1909 aux mines de Rochebelle (Gard). — Puits Fontanes. — 2 tués. Le dégagement instantané d'acide carbonique n° 317