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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

POUR LES ANNÉES 1904 A 1911

s'était produit sans incidents le 17 juillet, à l'avancement de la parallèle de la voie de fond cote 165, creusée dans la couche du travers-bancs n" 4. Ce dégagement avait rempli de charbon la parallèle sur une longueur de 50 mètres ainsi que deux, montages de 20 mètres inclinés à 25° qui reliaient la parallèle à la voie de fond. Le 23 juillet, 3 ouvriers travaillaient à déblayer le premier montage par la base. L'air descendait dans le montage de sorte que les ouvriers se trouvaient sur le retour d'air des galeries où le dégagement avait eu lieu. Une petite bouffée d'acide carbonique, provoquée sans doute parla chute d'un peu de charbon, a reflué tout à coup sur les ouvriers éteignant leurs lampes. L'un des ouvriers a pu fuir par la voie de fond. Les deux autres, se trompant de direction, se sont engagés dans la partie . en cul-de-sac de la voie de fond, située du côté de l'avancement, qui n'avait pas été assainie, et qui était encore remplie d'acide carbonique. Us y sont tombés asphyxiés. C'est la première fois qu'un accident se produit dans ces conditions. Pour en éviter le retour, les ouvriers occupés au déblaiement des dégagement instantanés d'acide carbonique ont été munis de lampes électriques

importants, accompagnés parfois de la sortie d'acide carbonique au jour.

indépendamment de lampes à flamme. Accident du 6 juillet 1907 aux mines de Saint-Martinde-Valgalgues (Gard) (*). — 3 ouvriers tués au jour. La mine de Saint-Martin-de-Valgalgues préparait la mise en exploitation du prolongement des couches de Fontanes à dégagements instantanés d'acide carbonique. Pendant que l'on avait creusé au niveau de 208 mètres des galeries de traçage dans la couche n° 1, on avait eu de nombreux dégagements instantanés, la plupart très

(*) Voir Annales des Mines, 10* série, t. XIV.

On approfondissait le puits . d'extraction qui avait 5 mètres de diamètre. Pendant ce travail, on avait eu a 255 mètres de profondeur, à la rencontre d'une couche de l m ,50 d'épaisseur, un dégagement très violent sans accident de personnes, accompagné du déversement à la surface d'acide carbonique entraînant une quantité considérable de poussière de charbon, et à la suite duquel on avait retiré du puits 820 tonnes de charbon et de schistes projetés. On avait repris l'approfondissement, et on avait découvert à 322 mètres une couche de charbon. Le tir d'une première volée de 6 coups de mine, chargés au total de 1.E00 grammes de dynamite-gomme et creusés au charbon, n'avait donné lieu à aucun phénomène anormal. Le tir d'une seconde volée de 8 coups, chargés au total de 2.500 grammes de dynamite-gomme, a été accompagné d'un dégagement instantané d'acide carbonique d'une violence extraordinaire. Le tir des coups de mine étant effectué du jour, aucun ouvrier ne se trouvait dans la mine. Les ouvriers du jour, avertis par le bruit du dégagement, se sont enfuis, sauf trois d'entre eux qui ont été asphyxiés. L'acide carbonique, entraînant du charbon en poussière, est sorti des deux puits avec abondance et violence ; une énorme colonne de poussière noire s'est élevée à plus de 35 mètres de hauteur. La projection au jour de poussière de charbon a duré une heure et demie et le déversement d'acide carbonique a duré plus de douze heures. L'atmosphère est devenue irrespirable dans un rayon de 100 mètres, et des personnes ont été incommodées dans une zone de 1.000 mètres sur 500 mètres. De nombreux animaux ont été tués. La quantité de charbon projeté dans le puits, dans les galeries et à la surface du sol a dépassé 4.000 tonnes,