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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

dont plus de 1.000 tonnes ont été répandues à la surface du sol. Des tuyaux ont été tordus dans la colonne du puits. La couche de charbon, qui a donné lieu au dégagement instantané, avait une épaisseur de 18 mètres ; elle paraît correspondre à celle qui est connue à Fontanes sous le nom de couche de 10 mètres et qui est à la base de la formation houillère. La couche était peu inclinée et coupée dans le puits par une faille. Le charbon était foisonné au voisinage de la faille; la surface de séparation du charbon foisonné et du charbon dur était très irrégulière. On n'a trouvé dans la couche que des vides très peu importants dans lesquels on n'a pu introduire par embouage sous une pression de 8 kilogrammes que 80 mètres cubes de remblais. Accident du 26 juillet 1909 aux mines de Singles (Puy- ' de-Dôme) (*). — Puits de Plagnes. — 5 tués. Le puits de Plagnes, en recherches, avait une profondeur de 288 mètres. Un travers-bancs de 388 mètres de longueur avait été creusé à ce niveau et l'on creusait audessous un bure dont la profondeur atteignait 312 mètres. Les travaux avaient dégagé de l'acide carbonique, parfois d'une manière très abondante, notamment à la rencontre de formations charbonneuses, mais on n'avait jamais eu de dégagements instantanés, ni à Singles, ni dans les autres mines du bassin de Champagnac. Toutefois, en prévision de dégagements anormaux d'acide carbonique, les coups de mine du fond du bure devaient être tirés d'une chambre de refuge, aménagée dans le cul-de-sac du travers-bancs, comprise entre deux portes distantes de 2™, 50, et dans laquelle aboutissait un tuyau d'air comprimé . Le jour de l'accident, il y avait 10 ouvriers dans la (*) Voir Annales des Mines, 10* série, t. XVII.

POUR LES ANNÉES 1904 A 1911

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mine. On avait creusé au fond du bure 12 trous de mine et on les avait chargés chacun avec 2 cartouches de grisoutine-roche. Pendant que le machiniste du treuil actionnait l'exploseur, 2 ouvriers se trouvaient dans la benne dn bure, à quelques mètres au-dessous de sa recette supérieure et les 7 autres se trouvaient à cette recette. Le tir de la volée de coups de mine a été suivi d'un violent dégagement instantané d'acide carbonique. Les 7 ouvriers de la recette se sont précipités dans la chambre de refuge ; le machiniste est retourné' au treuil et a remonté la benne ; les 2 ouvriers de la benne et le machiniste se sont précipités à leur tour dans le refuge ; pendant ce temps l'acide carbonique arrivait et éteignait les lampes. Deux ouvriers' sont tombés à l'entrée de la porte, ce qui a empêché de la fermer. Les 8 survivants se sont groupés autour de l'orifice du tuyau d'air comprimé dont ils avaient ouvert le robinet ; un équilibre s'est établi entre l'afflux d'air comprimé et celui d'acide carbonique. Quand les ouvriers ont pu rallumer leurs lampes, ils ont constaté que 3 d'entre eux étaient morts dans la chambre. Les 5 survivants ont été secourus dix heures après l'accident quand l'acide carbonique, qui avait envahi le travers-bancs et le puits jusqu'au jour, a été évacué. Le dégagement a projeté 150 tonnes de charbon et de schistes. U s'est produit à la rencontre d'une couche de charbon dans une région dérangée. Cet accident a montré l'utilité des chambres de refuge pourvues d'une conduite d'air comprimé. Un second dégagement plus violent s'est produit à Singles, le 13 janvier 1910, au fond du bure à 8 mètres au-dessous du premier. L'acide carbonique a projeté 400 tonnes de déblais. Il est sorti au jour avec une telle violence que le chevalement du puits était violemment secoué, et une demi-heure après le carreau de la mine était encore couvert d'acide carbonique. Il n'y a pas eu