Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)

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300 millimètres ; les portes en fer établies entre les deux puits avaient été démolies. Des éboulements importants s'étaient produits à peu de distance des puits. On attaqua de suite les travaux de rétablissement à l'étage II. Pour ces travaux, les mesures de sécurité suivantes étaient prescrites : tout le personnel ouvrier devait être muni exclusivement de lampes électriques ; on devait, toutes les heures, visiter chaque chantier, en vue de la recherche du grisou, et faire immédiatement évacuer les chantiers dès que la lampe de sûreté révélait une accumulation de grisou ; enfin des souris blanches étaient placées dans tous les chantiers. Un agent de l'Administration des Mines restait en permanence dans les travaux pour la surveillance des opérations. On devait procéder au moins une fois par jour à l'analyse des gaz sur le retour d'air de la mine pour déterminer la teneur en CO, CO 2 et CH 4 . Enfin les accumulations accidentelles de grisou devaient être évacuées par des tuyaux aboutissant directement au puits de sortie d'air. En ce qui concerne les précautions d'hygiène à prendre pour la remonte des cadavres, on avait prescrit les mesures suivantes, conformément à l'avis du D r Bruns de l'Institut bactériologique de Gelsenkirchen : les ouvriers occupés au sauvetage ne devaient pas avoir de blessures et ne devaient toucher les cadavres qu'avec des gants de caoutchouc. Après le travail, ils se lavaient les mains avec un désinfectant (solution de crésyl au 1 /20), les passaient ensuite à l'eau pure et les enduisaient de vaseline. Les cadavres de chevaux devaient être au préalable arrosés avec un lait de chaux qu'on laissait agir pendant un quart d'heure. Un médecin se tenait en permanence sur le carreau de la mine et veillait à l'observation de ces prescriptions. Les éboulements survenus dans les galeries laissaient

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néanmoins passer un courant d'air important, ce qui facilita l'assainissement des travaux et permit de pousser rapidement le rétablissement des galeries. Toutefois le travers-bancs sud avait beaucoup souffert ainsi que les accrochages et la galerie réunissant les puits. La maçonnerie du puits était d'ailleurs éboulée sur 13 mètres de hauteur. Les travaux de réfection du puits n'avancèrent que lentement ; c'est seulement en mai 1909 que fut terminée la remise en état du puits, des accrochages et du travers-bancs sud jusqu'au puits intérieur ; tous les vides avaient été soigneusement remplis à l'aide de béton. Les premiers cadavres furent retrouvés dans la galerie de communication entre les deux puits. Ces cadavres étaient en quelque sorte momifiés et ils étaient encore reconnaissables. Mais, au bout de quelque temps, on ne retrouva plus que des ossements ; par suite de l'action de l'air, les chairs qui n'avaient été conservées que grâce à leur immersion tombaient rapidement en décomposition. Les premiers cadavres furent remontés dans des cercueils à double enveloppe, qui étaient apportés sur place là où on retrouvait les corps; les cercueils étaient plombés à la surface et, en raison du danger d'épidémie, il fut interdit de les ouvrir ultérieurement. Les ossements qu'on retrouva ensuite furent recueillis dans des sacs et mis en bière à la surface, en présence d'un docteur. Ce sont les travaux de rétablissement des parties voisines des puits qui furent les plus difficiles : dans le reste de l'étage, la remise en état put être poussée plus rapidement. Pour assurer le circuit d'aérage dans la région sud, on dut effectuer un percement entre les deux attaques du travers-bancs sud du puits n° 2. Cet avancement fut précédé de 5 trous de sonde de 5 mètres de longueur, lesquels donnèrent souvent lieu à des dégagements de gaz très importants. Voici, à titre d'exemple, une des ana-