Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)

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NOTE SDR DNE MISSION EN WESTPHALIE

NOTE SDR DNE MISSION EN WESTPHALIE

ce siège le 8 août 1912 et y a fait plus de 100 victimes (*). Nous nous bornerons à indiquer les circonstances principales de cette explosion d'après les renseignements recueillis lors de notre visite, en attendant l'étude complète qui doit être publiée ultérieurement par l'Administration des Mines. Les couches exploitées par la mine Lothringen appartiennent au faisceau des charbons gras du groupe Rottgersbank et Léonard. Dans le quartier ou se produisit l'explosion, les couches J, G, 12, 11 et 10 étaient en exploitation ou en préparation. Le gisement présente l'allure générale d'une selle aplatie dont le flanc sud a un pendage de 25 à 30° et le flanc nord un pendage de 30 à 45°. Le puits n° 1 est entrée d'air et le puits n° 2 sortie d'air ; le courant d'air arrive dans le quartier considéré à l'étage IV et en sort aux étages III et IL L'explosion a pris naissance à l'avancement d'un travers-bancs secondaire de l'étage III, et elle s'est propagée jusqu'à l'étage IV en descendant par les travaux des couches 10 et G. Le travers-bancs en question, attaqué à partir de la couche G, avait 240 mètres de longueur, et il recoupait un faisceau assez dense de couches et de passées charbonneuses. La dernière communication d'aérage avec l'étage inférieur était à 80 mètres du front, dans la couche II ; l'air était envoyé à front dans des tuyaux de 50 centimètres 'de diamètre par un éjecteur à air comprimé. Comme explosif, on employait la dynamite tant qu'on ne rencontrait pas de charbon à l'avancement de la bowette. Le tir des coups de mine était effectué au moyen d'exploseurs électriques du type à allumage retardé (Zeit-

zûnder), permettant d'opérer par coups de mine successifs espacés de quelques fractions de seconde. L'explosion s'est produite sur le tir de coups de mine fortement chargés à la dynamite à l'avancement de la bowette : il est à présumer que la première volée a mis à découvert une passée ou des cassures de terrain dégageant du grisou et que le gaz a été allumé par les coups de mine successifs. La bowette était d'ailleurs connue pour dégager normalement beaucoup de grisou. La flamme, qui a pris ainsi' naissance au front du travers-bancs, a gagné la voie supérieure de retour d'air de l'étage ; d'un côté elle est descendue en sens inverse du courant d'air dans les travaux de la veine G et de la veine 10 qui débouchaient au voisinage du travers-bancs ; de l'autre côté la flamme a suivi vers l'Est la galerie de retour d'air, et elle a atteint ainsi un autre groupe détailles, dans lesquelles elle est également descendue jusqu'au niveau de base de l'étage. Le développement de l'explosion de Lothringen a été relativement limité : elle n'a affecté que partiellement le quartier où elle s'est produite. Il semble que cette limitation de l'explosion ait été due à l'arrosage des galeries, car les effets s'arrêtent en plusieurs points à des zones humides. Si le nombre des victimes a été aussi élevé, cela tient à une perturbation d'aérage du quartier, l'explosion ayant fait sauter des portes principales d'aérage. Une fois ces portes rétablies, on a pu pénétrer rapidement dans les travaux sinistrés qui avaient d'ailleurs relativement peu souffert et les opérations de sauvetage n'ont pas présenté de difficultés spéciales. On a donc pu faire de nombreuses constatations peu de temps après l'explosion. A front du travers-bancs considéré, une passée .charbonneuse avait été dégagée à m l ,50 du sol et la galerie était remplie de grisou jusqu'à mi-hauteur. A 50 mètres en arrière du front, on rencon-

(*) Sur 163 ouvriers présents dans le quartier sinistré, 107 ont été tués, 23 grièvement ilessés et 33 seulement ont été sauvés.