Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)

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trait les premiers éboulements, et à partir de là tout le revêtement avait été enlevé par l'explosion. A 60 mètres, on constata la présence d'un soufflard de grisou. Dans l'exploitation même, on a retrouvé peu de coke sur les bois de soutènement, sauf dans certains chantiers de la couche G où les croûtes, larges comme la main, atteignaient jusqu'à 5 millimètres d'épaisseur. Dans la couche G, l'explosion s'était nettement propagée de haut en bas, comme l'atteste la position des berlines renversées ; toutefois on a trouvé des perles de coke sur les bois de soutènement, aussi bien face à l'onde explosive qu'en sens inverse. Dans la couche 10, on n'a rencontré des perles de coke que dans les galeries supérieures ; dans la partie inférieure de l'exploitation, on n'a pas observé de trace de passage de flammes (vêtements et papiers intacts). A la suite de l'explosion, des feux de boisage et de petits feux en couche s'étaient déclarés; mais on put facilement s'en rendre maître, les conduites d'arrosage n'ayant pas été détruites. On n'a trouvé que peu de lampes détériorées : dans le quartier intéressé par l'explosion, plus de moitié des lampes furent retrouvées intactes. Les verres des lampes étaient recouverts de dépôts abondants de poussière ou de coke ; mais les tamis ne présentaient pas de traces de fusion. L'accident de Lothringen serait intéressant à étudier au point de vue de la propagation d'une explosion de grisou par les poussières charbonneuses et de l'influence probable exercée sur son développement par l'arrosage des galeries et des chantiers. En principe, à la mine de Lothringen, les chantiers et leurs voies d'accès étaient arrosés à la lance par les ouvriers, et de plus -la mine était divisée en quartiers indépendants par l'établissement de zones humides dans

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les galeries au moyen de pulvérisateurs. Il n'y a pas de raison de supposer que les chantiers n'aient pas été arrosés dans le quartier intéressé par l'explosion, mais il est peut-être permis de douter de l'efficacité de cet arrosage des chantiers dans les conditions de la pratique et dans des couches aussi poussiéreuses que le sont celles du faisceau de Fettkohlen. La visite que nous avons faite des travaux de la veine Sonnenschein nous a permis de nous rendre compte combien il est difficile de réaliser, dans des tailles très poussiéreuses, un arrosage assez abondant pour rendre les poussières impropres à propager une explosion. •Cette veine, de 0 m ,80 d'ouverture avec un pendage d'environ 30°, est exploitée par tailles chassantes de 30 mètres de longueur ; le charbon abattu descend par des couloirs fixes en tôle, et il est chargé par trémies dans les berlines. Le charbon donne une grande quantité de poussières très fines, grasses et soyeuses au toucher. Les bois des chantiers en sont recouverts ; le mur très solide et uni garde après reculage des charbons une couche de quelques millimètres de cette fine poussière. L'arrosage à la lance, dans la mesure où il peut être pratiqué, ne fait qu'humecter la surface de la couche poussiéreuse, sans en pénétrer ni mouiller la masse. Il ne faut donc pas s'étonner qu'une explosion trouve un aliment suffisant dans les poussières déposées sur les bois et subsistant sur le sol des chantiers d'abatage, même après l'arrosage, et dans ces conditions on s'explique aisément, dans l'accident de Lothringen, la propagation de l'explosion dans les travaux des veines G et 10. Dans les gisements très poussiéreux comme l'est celui de la mine Lothringen, il paraît extrêmement difficile, en pratique, d'écarter la possibilité de la propagation d'une explosion, dans les chantiers eux-mêmes, au moyen de l'arrosage ou de la neutralisation des poussières ; en