Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)
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LES GISEMENTS DE CHARBON DU SPITSBERG
LES GISEMENTS DE CHARBON DU SPITSBERG
de rotation autour d'une ligne qui, passant au nord-est de l'Isfjord, traverse les baies d'Ekmann, de Dickson, de Billen et de Tempel et rejoint l'extrémité sud du faîte archéen oriental. La pénéplaine dévonienne présente vers le Sud-Ouest ou le Sud-Sud-Ouest un pendage régulier de 1/25 attesté non seulement par l'inclinaison de la surface d'arasion, mais encore par celle des horizons mésozoïques et tertiaires qui la recouvrent. Les plis qu'on a signalés vers la côte Ouest sont toutefois postérieurs â ce mouvement, et M. de Geer compare leur arrangement sur la grande table inclinée à des vagues qui viennent se briser sur un rivage en pente douce. Plus au sud, loin de l'axe de rotation, la pression venant de l'Ouest n'a plus donné lieu qu'à une ou deux ondulations régulières.
La présence du charbon au contraire, quoique signalée depuis bien longtemps (*), n'a donné lieu que ces dernières années à des recherches industrielles. C'est naturellement dans la région de l'Isfjord qu'ont porté les investigations, etl'onsonge aujourd'hui à extraire le charbon des trois étages géologiques où il apparaît : le culm, lé jurassique et le tertiaire. Les seules sociétés qui aient jusqu'ici mis en train de véritables exploitations sont VArctic Coal Company et la Spitsberg en Coal and Trading Company. La première, fondée en 1905, conduit ses travaux dans la grande couche tertiaire sur la rive occidentale de l'Advent Bay, et son extraction annuelle atteint certainement 30 à 40.000 tonnes. La seconde se proposait d 'exploiter l'horizon jurassique visible sur la rive opposée ; mais, après quelques années d'activité, les travaux ont été abandonnés (1908). Les Norvégiens avaient pris Une très grande part à la création de ces entreprises, mais les capitaux avaient été apportés par l'étranger. h'Arctic Coal Company, bien qu'ayant son siège à Tromsoe, est soutenue par des financiers américains, etla Spitsbergen Coal and Trading Company, dont le siège est à Sheffield, est aux mains d 'actionnaires anglais. Le succès de ces sociétés ne fut pas sans provoquer une vive émotion dans les milieux Scandinaves ; la mise en valeur des grands gîtes de fer du Syd Varanger, à la frontière russo-norvégienne, donnait encore plus d 'actualité à la question, et dès 1909 le Jernkontor de Stockholm s'inquiétait de la situation et consultait les- meilleurs géologues du pays.
RECHERCHES RÉCENTES POUR LA MISE EN VALEUR DU SPITSBERG.
Vue d'ensemble. — Ce sont les Suédois qui les premiers songèrent à tirer parti des richesses minérales du Spitsberg. Dès 1870, une société fut fondée sur l'initiative de Nordenskiold pour l'exploitation des phosphates triasiques. VIsfjorden Company construisit quelques baraquements au cap Thordsen, établit môme une voie ferrée sur le rivage, mais se contenta défaire quelques travaux de recherches, car les premiers résultats économiques s'annonçaient très mauvais. Les prospections furent reprises en 1890 par G. Nordenskiold, qui rapporta à titre d'échantillons environ 70 tonnes de phosphates, mais on ne voulut pas davantage se lancer dans une exploitation qui paraissait trop onéreuse.
(') Le géologue Robert, dans ses Voyages en Scandinavie, en Laponie et au Spitsberg (1838-1840), mentionne que quelques années auparavant on avait importé une certaine quantité de charbon aux mines de Kaafjord en Finmarken.