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LES EXPÉRIENCES DE COMMENTRY

remédier. Mais la plupart du temps, si des mesures ont fait défaut, c'est en raison des effets destructeurs de l'explosion, dont il est difficile de préserver appareils et lignes de transmission, du moment que l'on ne dispose que de moyens simples et d'installations improvisées. On a fait dans cet ordre d'idées quelques écoles dont on profitera, lorsque se renouvelleront des tentatives de ce genre. Malgré certaines défaillances, les appareils de mesure ont cependant fourni de nombreux renseignements qui, même incomplets, constituent d'utiles documents, et sans lesquels on n'aurait pu que bien mal évaluer l'ordre de grandeur des phénomènes réalisés. Aussi convient-il de dire quelques mots de ces appareils. Parmi les mesures faites, les unes sont des maxima : point extrême atteint par la flamme, maximum de pression ou do vitesse d'air ; les autres sont relatives aux instants où se produisent certains faits, certaines étapes du parcours de la flamme, de la variation dépression ou de vitesse d'air. Ces indications chronographiqnes sont centralisées sur deux chronograpb.es placés à quelque distance des orifices 0 et A delà galerie et reliés aux divers points de celle-ci par un réseau de fils électriques. On dispose de huit lignes de chaque côté, chaque ligne aboutissant à un indicateur Desprez, petit, électro-aimant qui fait dévier une plume à chaque établissement ou interruption de courant. L'indicateur marque ainsi, comparativement à une courbe de mesure de temps, fournie par un diapason, les instants auxquels eurent lieu les phénomènes qui ont établi ou interrompu le courant au fond de la galerie. Les mesures les plus significatives sont celles qui ont trait au parcours de la flamme. Le point extrême atteint par celle-ci est marqué par des houppes de fulmi-coton clouées de place en place sur les cadres de boisage. Après l'explosion, on trouve les

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cotons brûlés jusqu'à une certaine distance, intacts au delà. Ces indications sont généralement assez exactes, ainsi qu'on l'a facilement vérifié dans la galerie de Liévin ; toutefois, il arrive que les gaz chauds enflamment le coton une vingtaine de mètres au delà du point où la flamme cesse d'être visible par les fenêtres de la galerie, car le refroidissement n'est pas instantané. Il faut prendre garde, d'autre part, que le coton-poudre, s'il est humide ou mouillé, brûle mal ; le passage de la flamme se révèle, dans ce cas, par une combustion partielle, ou seulement par la disparition des menus filaments extérieurs et par une teinte rousse visible lorsqu'on a soufflé pour chasser la poussière noire déposée sur le coton. On a enregistré au chronographe les instants auxquels la flamme est parvenue en différents points delà galerie ; on s'est organisé pour multiplier ces mesures en faisant marquer à chaque indicateur du chronographe les instants successifs de passage en plusieurs points de la galerie. Un détonateur, dont le fond estpercé d'un trou pour mettre le fulminate à nu, saute dès qu'il est touché parla flamme; il coupe un fil qui retenait à la position d'ouverture ou de fermeture un commutateur de sonnerie, sur lequel on a monté un ressort de rappel; l'action du ressort ferme ou ouvre le commutateur; on peut brancher plusieurs commutateurs sur une même ligne, dételle sorte que l'arrivée de la flamme à chacun d'eux se traduise par des interruptions et rétablissements successifs ducourant, et des déviations, dans un sens, puis dans l'autre, de la plume de l'indicateur. On a vérifié à Liévin que le retard de fonctionnement de ces commutateurs est inférieur au centième de seconde ; le retard d'inscription par l'indicateur est encore plus faible. L'instant du début de l'explosion est connu au moyen de la rupture d'un fil de circuit tendu devant le coup de mine qui enflamme les poussières.