Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)

SDR LES INFLAMMATIONS DE POUSSIÈRES

300

LES EXPERIENCES DE CÔMMENTRY

maintenue dans la position relevée. Une tringle ou latte, munie en dessous de deux saillies, maintient dans cette position les deux parois mobiles, qui s'appuient par leurs bords supérieurs sur ces saillies et équilibrent ainsi leurs pressions par l'intermédiaire de la tringle ; lorsqu'une des saillies lâche la paroi qu'elle maintenait levée, la tringle est libre de reculer dans la direction de l'autre extrémité du réservoir, et la paroi opposée échappe à son tour à la butée qui empêchait son rabattement ; ainsi toute élévation de la tringle, d'un côté ou de l'autre, assure Couverture complète du réservoir par les deux bouts à la fois. Le soulèvement de la tringle est assuré de la manière suivante : elle repose à ses deux extrémités sur des volets mobiles, placés en travers de la galerie ; leur section est en forme de T ; la longue branche du T, suspendue verticalement, subit la poussée de l'air en mouvement dans la galerie ; l'axe horizontal d'oscillation est à l'intersection du panneau vertical et du plateau horizontal qui le surmonte ; la poussée de l'air fait dévier le panneau de la verticale et fait basculer le plateau autour de son axe horizontal; l'un ou l'autre des bords de ce plateau soulève la tringle et détermine le fonctionnement de l'appareil; le déclenchement de l'un et l'autre des fonds mobiles est ainsi assuré par le mouvement d'inclinaison de l'un quelconque des deux volets, quel que soit d'ailleurs le sens de la chasse d'air. Les bras de levier et la surface du volet sont réglés de manière que le fonctionnement de l'appareil soit assuré pour une vitesse d'air déterminée, aussi faible qu'il est désirable, supérieure toutefois à la vitesse maximum du courant d'air normal de la galerie. Ainsi se trouve réalisé le second des buts poursuivis, fonctionnement intégral, même sous l'effet de chasses d'air peu violentes. Il reste à garantir la troisième condition posée : durée suffisante de l'écoulement de l'eau. Cette condition est en

301

opposition avec une autre fort importante : projeter immédiatement, dans le cas d'une explosion violente, une grande masse d'eau. Comme on ne peut prévoir quel sera le caractère de l'explosion, il faut satisfaire à la fois à ces deux conditions, donc faire deux parts dans la réserve d'eau, l'une à projeter sans délai, l'autre à écouler d'une manière plus graduée. Le réservoir est divisé en trois compartiments par deux parois transversales ne descendant pas jusqu'au fond. Sitôt que les fonds mobiles ont culbuté, les compartiments extrêmes se déversent en masse dans la galerie ; le compartiment médian s'écoule ensuite graduellement en un temps réglable, et qui dépend à la fois de ses dimensions et de la hauteur de l'intervalle ménagé sous les parois intermédiaires. Lés expériences préliminaires dans la galerie de Liévin ont permis de vérifier le bon fonctionnement de ces dispositions ; on a toutefois constaté que certaines explosions initiales violentes engendraient, dès le premier instant, des chasses d'air assez rapides pour s'opposer au prompt renversement de l'un des fonds mobiles, la pression engendrée par la vitesse du courant équilibrant plus ou moins la pression de l'eau sur ce fond; on afacilement paré à cet inconvénient en plaçant un écran fixe en tôle pleine en avant delà paroi mobile. Pour l'application dans les mines, il faut, en outre, prévoir un grillage métallique en avant et en dessous du volet oscillant, empêchant qu'un heurt accidentel n'en provoque le fonctionnement intempestif. On peut craindre aussi le déclenchement volontaire, par manière de plaisanterie; c'est une question de discipline et d'accoutumance ; les bacs multiples du type actuel d'arrêts-barrages d'eau ont donné lieu, au début de leur application, à des abus de ce genre qui, au bout d'un certain temps, ne se renouvelaient plus. En terrain délitable, il serait bon de recouvrir les ré-