Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)
Page : Image 165
Révision de 25 févr. 2015 06:13:10, edited by Anonymes
320
LES
EXPERIENCES
DE
COMMENTRY
SUR LES
faire varier dans une certaine mesure le facteur galerie en rendant les parois soit lisses, soit irrégulières ; mais il s'agit d'une galerie artificielle qui, sous plus d'un rapport, diffère des galeries naturelles. Il était donc essentiel de rechercher si, dans une mine véritable, ce facteur galerie aurait la même valeur qu'à Liévin. On a donc cherché à réaliser une explosion initiale de même vivacité que pour une série connue d'essais de Liévin, de façon à avoir à peu près les mêmes vitesses de chasses d'air ; cela étant, si l'iniluence de la galerie est la même qu'à Liévin, on doit aboutir, pour la composition du gisement de poussières, à la môme limite d'aptitude à la propagation delà flamme. La galerie de Commentry est boisée, avec cadres distants de 0 m ,60 ou l m ,20, dans la région essayée ; les bois ont 15 centimètres de diamètre ; la section est de 4 à 5 mètres carrés ; la comparaison a donc porté sur une série d'essais qui avait été exécutée à Liévin quand la galerie avait été munie de cadres (cadres de fer au delà de 30 mètres) ; les cadres de Liévin créaient tous les l m ,50 une saillie de 12 centimètres sur tout le périmètre de la section, à l'exception du radier ; la galerie de Liévin n'a que 2 m2 ,80 de section. Le résultat de la comparaison est qu'en appliquant à la galerie de Commentry les conclusions immédiates fournies par les essais dans la galerie cadrée de Liévin, on commet une légère erreur, d'ailleurs favorable à la sécurité. Pour obtenir la limite d'aptitude à la propagation avec les mêmes poussières charbonneuses et en présence d'une explosion initiale analogue, il a fallu, à Commentry, leur mélanger un peu moins de poussières incombustibles; 10p. 100 en moins, en apparence, d'après la composition du mélange déposé ; mais, en fait, la différence était beaucoup moins sensible à cause de l'adjonc-
INFLAMMATIONS
DE POUSSIÈRES
321
tion, au mélange déposé, de particules stériles provenant de la dégradation du sol. Les prélèvements avant le tir montrent que la différence se réduit à quelques unités, et encore on n'a tenu compte, dans ces prélèvements, que des adjonctions à la sole ; mais les chasses d'air, au moment de l'explosion, ont dû soulever, sur les parois, et ajouter au mélange, d'autres particules incombustibles ; c'est peut-être même à l'absence de telles particules, éliminées par les premiers essais violents, qu'est due en partie la violence beaucoup plus grande de la dernière explosion. Dans les galeries de mine en exploitation, il s'établit dans la composition du gisement de poussières une certaine uniformité ou stabilité qui tient compte des particules qu'engendre la dégradation du sol et des parois ; il faut donc assimiler les prélèvements effectués dans ces galeries non aux analyses du mélange poussiéreux préparé pour être déposé dans la galerie de Commentry, mais à la composition du nuage soulevé par les chasses d'air, où entrent en outre des particules provenant du sol et des parois de la galerie. C'est pourquoi l'on est en droit de considérer qu'au point de vue de la teneur en cendres, il y a eu presque identité entre les limites obtenues à Liévin, en galerie artificielle cadrée, et à Commentry, en galerie naturelle boisée. 11 est vrai que l'on a été amené à doubler la quantité de poussières pour avoir une propagation franche des deux côtés. Il est certain qu'avec un sol inégal comme celui de Commentry, les poussières sont moins bien soulevées que sur le radier lisse de Liévin ; il serait rationnel, lorsqu'on fait un prélèvement quantitatif dans la mine, de faire subir au chiffre trouvé, en vue de la comparaison avec les indications de Liévin, une réduction en rapport avec le caractère plus ou moins irrégulier du sol ou avec la section de la galerie; mais cette correction, bien mal déterminée, serait dans la plupart des cas sans
I