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savants anglais, Debierne montre que l'actinium produit également de l'hélium. Puis, successivement, la formation d'hélium a été observée : à partir du thorium et de l'uranium par Soddy, aux dépens du polonium par Mme Curie et Debierne, et à partir de l'ionium par Boltwood. Ces faits, qui sont les premiers exemples bien certains de transmutation, se conçoivent aisément à la lumière des travaux qui ont été effectués sur les rayons a émis par les corps radioactifs, et qu'on doit principalement à Sir E. Rutherford. Il résulte, en effet, de ces travaux, que les rayons a sont tous de même nature, et constitués par des atomes d'hélium portant des charges électriques positives (particules a) et animés de grandes vitesses (en moyenne 20.000 kilomètres par seconde). D'après cela, l'hélium doit être un des produits de désinélément stable et non radioactif, le radium fournit, d'abord, une première substance, un gaz radioactif, auquel Sir E. Rutherford a donné le nom d'émanation (Sir W. Ramsay a proposé récemment le nom de niton, à cause de la propriété que possède cette substance à l'état li- ' quide de luire dans l'obscurité). Ce gaz (poids atomique, 222,4) se détruit spontanément en donnant un nouveau corps, le radium A, qui, à son tour, se convertit en radium B. Le radium B engendre le radium C, et Rutherford a pu suivre les transformations jusqu'au radium F, lequel est identique au polonium ; celui-ci aboutit enfin à un dernier élément stable, qui paraît être le plomb (poids atomique, 207,1). Les termes successifs de désintégration, à partir du radium A inclus, sont tous solides, et ils se déposent au fur et à mesure sur les objets plongés dans l'émanation. Leur ensemble a reçu le nom d'activité induite. Au cours de cette dégradation progressive de ses atomes, le radium libère, sous forme de lumière, de chaleur, d'électricité et de rayons analogues aux rayons X, d'énormes quantités d'énergie. — D'une manière générale, aux détails et à l'intensité près, des phénomènes analogues s'observent ' chez les diverses substances radioactives. — Ajoutons que si le radium a des descendants, il a aussi des ascendants. L'ancêtre le plus ancien qu'on lui connaisse est l'uranium (poids atomique, 238,4), d'où il dérive suivant un processus analogue au précédent. — Observons, enfin, qu'il n'est pas impossible que tous les éléments chimiques soient radioactifs. La radioactivité serait alors une propriété générale de la matière, et, dans quelques substances seulement, le phénomène présenterait une intensité suffisante pour pouvoir être constaté avec nos moyens actuels d'investigation.

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tégration de tous les éléments radioactifs qui émettent des particules a. D'un autre côté, de délicates et nombreuses recherches, qui ont été continuées sans interruption jusqu'à nos jours, et parmi lesquelles celles d'Elster et Geitel,de Boltwood, d'Eve, de Bumstead et Wheeler, deR. J. Strutt, de Blanc, de Joly, etc., sont particulièrement remarquables, indiquaient la présence universelle de traces de matières radioactives dans l'atmosphère, lesol, les minéraux et les roches. En ce qui concerne spécialement les sources, les expériences se poursuivaient aussi de divers côtés. Mentionnons les recherches de Sir J. J. Thomson (1902), puis de H.-S. Allen et Lord Blithswood, et de R. J. Strutt, en Angleterre ; de Pochettino et Sella, et de R. Nasini, en Italie; de H. -A. Bumstead et L.-D. Wheeler, en Amérique; de F. Himstedt, en Allemagne; et surtout, en France, un. travail d'ensemble de Pierre Curie et Albert Laborde (1904), portant, avec des déterminations quantitatives d'émanation, sur une vingtaine de sources. Ces divers auteurs trouvaient généralement, en proportions d'ailleurs très variables, l'émanation du radium dans les gaz spontanés des sources et en dissolution dans les eaux, et, parfois même, le radium à l'état de sel dans les eaux, les boues et les sédiments. Toute une pléiade de physiciens et de chimistes se sont, depuis, occupés du même sujet. A l'heure actuelle, on peut évaluer à plusieurs milliers le nombre de sources qui ont été examinées à ce point de vue. Gomme on pouvait le prévoir, d'après ce qui a été dit plus haut de la diffusion des substances radioactives dans l'écorce terrestre, toutes les sources ont été trouvées plus ou moins radioactives. Aussi, dans la pratique, ne considère-t-on comme telles que celles qui le sont notablement plus que l'air ou l'eau courante (*). (*) On sait — nous nous bornons à le rappeler en passant — tout l'in