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minérale elle-même, ce qu'avaient observé depuis longtemps les chimistes hydrologues. Souvent absent, l'oxygène, quand il est présent, s'y rencontre généralement en faible proportion , et il -en est de même des gaz combustibles. L'anhydride carbonique peut aussi manquer complètement ; mais il arrive parfois, au contraire, que la proportion en est très élevée, et dans quelques sources, comme celle de Chomel, à Vichy, le gaz de l'eau minérale peut être considéré comme de l'anhydride carbonique pratiquement pur. Il ne semble pas que l'azote soit jamais totalement absent : souvent il prédomine, et on avait cru pendant longtemps qu'il constituait seul ou presque seul l'élément gazeux de certaines sources [aguas azoadas des Espagnols ; la plus célèbre est celle de Panticosa, en Aragon). Les proportions des gaz rares varient dans de larges limites. On trouve, par exemple, que, pour 100 volumes de gaz spontané brut, il y a une proportion de mélange global des gaz rares égale à : 0,019 à Vichy (GrandeGrille), 0,69 à Salins-Moutiers, 1,85 à Néris, 2,04 à Luxeuil (Grand-Bain), 3,36 à Grisy (Source d'Ys), 6,59 à Maizières (Source Romaine), 10,88 à Santenay (Source Lithium). Nous n'avons pas encore dosé le néon dans nos mélanges, mais, d'après des essais sommaires, nous pouvons affirmer qu'il n'y en a jamais que des traces. Nous avons reconnu également que les proportions de krypton et de xénon étaient toujours extrêmement faibles. Essentiellement variables sont les proportions d'hélium. Pour 100 volumes de gaz spontané brut, on trouve, par exemple, 0,0015 à Vichy (Chomel), 0,207 à Plombières (source Vauquelin), 0,893 à Saint-Honoré, 1,83 à Bourbon-Lancy (source Lymbe), 5,77 à Maizières, 10,16 à Santenay (source Lithium). Les gaz

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spontanés des sources de Santenay sont les plus riches connus en hélium. On voit à quel degré peuvent atteindre les concentrations en hélium, et ce fait est extrêmement remarquable. Les proportions d'argon présentent également de fortes variations, depuis 0,0027 p. 100 à Vichy (Chomel), jusqu'à 1,643 p. 100 à Plombières (Vauquelin), où nous avons la plus forte teneur. Il est remarquable que les proportions d'argon, loin d'égaler certaines valeurs très élevées de l'hélium, ne dépassent jamais notablement celle qu'il présente dans l'atmosphère (0,93 p. 100). Les teneurs en émanation du radium sont, elles aussi, essentiellement variables, allant depuis une fraction de millimicrocurie (*) jusqu'à plusieurs centaines de millimicrocuries par litre. Les plus fortes, dans les sources françaises qui ont été étudiées jusqu'ici, se rencontrent à la Bourboule, Bagnères-de-Luchon et Plombières. Exceptionnellement riches sont les gaz spontanés de Badgastein, qui renferment 508,8 millimicrocuries par litre. A titre de comparaison, rappelons que la teneur moyenne de l'atmosphère en émanation du radium est voisine de un dix-millième de millimicrocurie par litre. c) Débits gazeux (**). — Il convient de rapprocher les résultats qui précèdent de quelques données d'un autre ordre. Nous avons mesuré les débits en gaz spontanés (*) Le millimicrocurie est le milliardième du curie (10 -9 .curie). Le curie, unité internationale d'émanation du radium adoptée au Congrès de radiologie île Bruxelles (septembre 1910), est la quantité d'émanation en équilibre avec 1 gramme de radium métal (soit 0""" 3 ,6), c'est-à-dire la quantité maxima d'émanation que l'on peut obtenir en enfermant 1 gramme de radium dans un vase clos. Pratiquement, cette limite supérieure est atteinte au bout d'un mois, la proportion d'émanation qui se détruit alors à tout moment égalant celle qui se produit durant le même temps. (**) On trouvera toutes les données numériques dans le mémoire du tournai de Chimie-Physique, t. XI, n° 1, p. 63-154 (1913).