Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)

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rapports hélium-argon, par exemple, si on prend pour unité le rapport hélium-argon dans l'air, varient, dans les gaz spontanés de sources étudiés par nous, de 7,49 à 26.327. La raison de l'absence de toute uniformité dans ces rapports est aisée à concevoir. Nous savons que, partout dans l'écorce terrestre, de l'hélium se produit continuement aux dépens des corps radioactifs ; et les roches doivent en dégager plus ou moins suivant leur richesse, leur âge, leur structure physique, la température, la pression, etc. On ne saurait, par suite, trouver que très capricieux et irréguliers les rapports des proportions d'hélium avec celles des autres gaz dans les mélanges naturels. L'exception que nous offre l'hélium ne fait donc que confirmer la règle. S) On rencontre dans toutes les sources, comme il existe dans l'atmosphère, un gaz relativement inerte : l'azote, qui suit partout les gaz rares, dont il est le diluant constant. Si notre théorie est fondée, il faut s'attendre à trouver pour le moins une certaine uniformité dans les rapports entre l'argon et l'azote, par exemple, dans les mélanges gazeux naturels. Cette prévision est aussi vérifiée par l'expérience d'une manière très satisfaisante : le rapport dans l'air étant toujours pris pour unité, nous le trouvons compris : dans 17 sources, entre 0,64 et 0,99; dans 39 sources, entre 1 et 1,29; dans 8 sources, entre 1,35 et 1,69 (*) ; il est égal à 1,15 dans le gaz du Vésuve. La moyenne générale est voisine de 1,15. A la vérité, les écarts sont ici plus forts que ceux rencontrés en comparant les rapports krypton-argon, xénon-argon et xénon-krypton ; mais l'impression de constance ne s'en dégage pas moins très clairement. (*) Dans la source Grande-Oille de Vichy, il atteint la valeur exceptionnellement élevée de 2 ,85 (la mesure n'a pu être faite qu'une seule fois ; il serait intéressant de pouvoir la recommencer).

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Au surplus, il convient de ne pas oublier que l'inertie chimique de l'azote est toute relative : l'azote est seulement, de tous les gaz courants, le moins apte à contracter des combinaisons. Au point de vue de la Géologie, on peut le considérer comme un gaz sensiblement inerte. £ ) Si, d'ailleurs, faisant entrer en scène un gaz facile à combiner, on considérait le rapport argon-anhydride carbonique, par exemple, on constaterait que, suivant les sources, ce rapport peut prendre toutes les valeurs possibles, depuis zéro jusqu'à l'infini. On voit que tous ces résultats sont en parfaite harmonie avec la théorie astrophysique exposée plus haut. Et l'on peut affirmer que la constance des rapports mutuels entre les proportions des gaz dans les mélanges naturels, quand elle existe, tient certainement à l'inertie chimique.

Telles sont les données et les réflexions qu'il nous a semblé nécessaire de rappeler avant de commencer l'exposé de nos recherches sur les grisous. Cet exposé comprendra trois chapitres : CHAPITRE I. ■— Technique expérimentale de nos mesures. CHAPITRE II. — Résultats. CHAPITRE III. — Conclusion et considérations diverses.

CHAPITRE I. TECHNIQUE EXPÉRIMENTALE. Il résulte de nos recherches que ce que nous appelons azote brut des grisous contient, en dehors de l'azote luimême, de petites quantités des cinq gaz rares : hélium, néon, argon, krypton, xénon, et elles ont établi, en par-