Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)
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LES GAZ RARES DES GRISOUS
LES GAZ RARES DES GRISOUS
de la feuille pendant les quelques heures qui suivaient. Dans les conditions de nos expériences, la quantité mi nima d'émanation du radium que nous pouvions déceler est de l'ordre de grandeur de 2 . ÎO^ 11 curie (soit 2 centièmes de millimicrocurie par litre de grisou).
B.
— ÉTUDE DE LA RADIOACTIVITÉ DES
HOUILLES.
A l'époque où nous achevions nos expériences sur les gaz rares des grisous, aucun dosage d'éléments radioactifs dans les houilles n'avait encore été publié. A cause de l'importance fondamentale de cette donnée pour l'interprétation de nos résultats relatifs aux gaz rares, nous avons entrepris la recherche et le dosage du radium et du thorium dans les houilles avoisinant les soufflards ou les trous de sondes d'où provenaient les grisous par nous étudiés. Pour doser le radium et le thorium dans la houille, nous nous sommes adressés aux méthodes courantes basées sur les propriétés des émanations du radium et du thorium. Nous avons d'abord isolé, puis réduit en solution les constituants minéraux de la houille. Puis, cette très longue opération effectuée, nous avons mesuré l'émanation du radium accumulée dans la solution après que celleci a été conservée en vase clos pendant un temps défini. Et nous avons déduit de cette mesure la- teneur en radium de la houille (*). Enfin, à la solution privée d'émanation (*) Cette méthode de dosage du radium fut d'abord mise en œuvre par R.-J. Strutt [Proc. Roy. Soc. A. LXXIII, p. 191 (1904); LXXV11, p. 472 (1906), etc.] ; elle a été appliquée, avec de légères variantes, par la plupart des auteurs (Strutt, Eve, Mac Intosh, Boltwood, Joly, Farr et Florance, Fletcher, Bilchner, etc.), qui ont étudié la distribution du radium dans les roches et les minéraux de l'écorce terrestre. Récemment, J. Joly a institué une méthode de dosage du radium où l'émanation est libérée par fusion directe de la roche, et qui est à la fois beaucoup plus commode, plus rapide et plus exacte que la précédente^. JOLY, Phil. Mag., juillet 1911, p. 134).
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du radium, nous avons appliqué la méthode de J. Joly pour le dosage du thorium au moyen du courant d'émanation. Prise d'essai de l'échantillon de houille. — Mettant à nouveau à contribution l'obligeance des diverses personnes qui nous avaient aimablement procuré le grisou, nous les avons priées de nous envoyer, pour chaque cas, un échantillon de 10 kilogrammes environ de houille prélevé le plus près possible du peint d'émergence du grisou. Isolement et mise en solution des cendres de la houille. — Un poids connu (200 à 2.000 grammes) de houille brute est d'abord brûlé dans un four à réverbère, puis dans un four à moufle porté au rouge vif. On chauffe dans le four à moufle le résidu minéral laissé par la combustion de la houille, en remuant constamment jusqu 'à ce qu'on ne voie plus aucune particule de charbon devenir incandescente à la surface de la poudre. Après refroidissement, ces cendres, qui présentent, suivant les cas, une coloration blanche, grise ou légèrement brunâtre, sont pesées (*), et on en prélève un poids connu (30 à 90 grammes) qu'on amène en solution par les moyens de l'analyse chimique. Cette mise en solution a été pour nous une opération très longue et très fastidieuse, à cause de la difficulté d'attaquer les cendres de houille par les réactifs chimiques ordinaires et des moyens précaires dont nous disposions. Nous avons appliqué aux cendres la méthode ordinaire utilisée pour l'attaque des silicates insolubles. En général, nous commencions le traitement par l'action de (*) C'est le résidu incombustible ainsi obtenu que nous appelons « cendres » ; pour nos calculs, nous ne lui avons fait subir aucune des corrections qui pourraient tenir compte des réactions chimiques intervenues au cours de la combustion de la houille.