Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)

402

LES GAZ RARES DES GRISOUS

ordre que les précédentes, et où l'équilibre radioactif se trouve également réalisé. On étalonnera donc l'appareil en plaçant dans le ballon A des volumes égaux de solutions titrées de thorium en équilibre radioactif et en notant, dans des conditions bien déterminées et invariables (vitesse du courant d'air, dimensions de l'appareil, etc.), les vitesses de chute de la feuille de l'électroscope L 2 . Pour un étalonnage rigoureux, il conviendrait d'employer des solutions titrées de thorium contenant, en outre, un même poids des mêmes substances que la solution examinée. Pour réaliser exactement la condition de l'équilibre radioactif, on ne saurait s'adresser aux sels purs de thorium du commerce ; il faudrait utiliser un mélange de plusieurs minéraux de formation ancienne et y doser préalablement le thorium par les méthodes de l'analyse chimique. Etant donné que nous désirions uniquement connaître l'ordre de grandeur de la teneur en thorium de nos houilles, nous nous sommes bornés à étalonner notre appareil au moyen d'une solution titrée de nitrate de thorium pur provenant delà maison Poulenc (*). Nous y avons dosé le thorium en déterminant le bioxydé TJ1O 2 , obtenu par simple calcination. Ce nitrate contenait 37,5 p. 100 de thorium. Pour nos expériences d'étalonnage, nous avons introduit, dans le ballon A, 2 litres d'une solution de ce nitrate de thorium dans l'eau distillée et contenant successivement : 15 milligrammes, 3 m,? ,75, l mg ,5 et 0 mg ,75 de thorium, et nous avons observé les vitesses de chute cor(*) D'après M. Szilard, qui a bien voulu nous donner, entre autres, cette précieuse indication, les différences entre les minéraux ou les sels commerciaux de diverses origines dues à ce que l'équilibre radioactif n'est pas atteint ne varient pratiquement pas plus que de t à 5.

LES GAZ RARES DES GRISOUS

403

respondantes de la feuille de l'électroscope (intensités du courant d'ionisation). En portant ces vitesses en ordonnées, tandis que les abscisses représentent les masses de thorium, nous avons obtenu la courbe d'étalonnage de notre appareil. Voici les éléments de cette courbe (peu différente d'une droite). POIDS DE Th (ea milligrammes)

15 3,75 1,5 0,75

COURAIT D IONISATION

(unités arbitraires)

14 3,2 4,15 0,5

Dosage du thorium dans une solution. — Pour doser le thorium dans nos échantillons de houilles, nous avons utilisé les solutions de cendres sur lesquelles nous avions précédemment dosé le radium. Avant d'effectuer sur la solution le dosage du thorium, il faut la priver d'émanation du radium. Il suffit, pour cela, de la porter à ébullition dans le ballon A, ce ballon étant séparé et éloigné du reste de l'appareil.' On maintient l'ébullition pendant un quart d'heure, puis on adapte à nouveau le ballon A au réfrigérant C, et, après quelque temps d'ébullition (dix minutes), le courant d'air passant à sa vitesse normale (1 litre par minute), on mesure la vitesse de chute de la feuille de l'électroscope L 2 . On répète cette mesure un certain nombre de fois pendant une heure ou deux, et on note la moyenne des nombres observés. On apporte la correction due à la fuite spontanée déterminée comme il est dit ci-dessus. Puis, à l'aide de la courbe d'étalonnage, on détermine à quelle quantité de thorium correspond la vitesse de chute (intensité du courant d'ionisation) obtenue. On calcule enfin la teneur en thorium d'un gramme de cendres et un gramme de houille. Tome V, 1914.

27