Annales des Mines (1914, série 11, volume 5)
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EXPLOSIONS
DE
CHAUDIÈRES
DE
THERMOSIPHONS
Des robinets placés auprès des chaudières sur les conduites de départ et de retour d'eau permettaient d'isoler l'une ou l'autre des chaudières. Chacun de ces robinets était constitué par une soupape manœuvrée par une vis munie d'un volant. Les deux chaudières avaient fonctionné sans incidents pendant l'hiver 1908-1909, et elles étaient restées pleines d'eau pendant l'été 1909. On avait allumé leurs foyers le 25 octobre 1909, à huitheures du matin, pour la première fois de la saison d'hiver 1909-1910. Le chauffeur a déclaré qu'il avait préalablement vérifié que le niveau de l'eau était normal dans le vase d'expansion, que les robinets d'isolement des chaudières étaient ouverts, et, en manœuvrant les robinets de vidange, que les chaudières étaient pleines d'eau; à trois heures et demie du soir, on avait rechargé les foyers ; à trois heures cinquante, la chaudière n° 1 a fait explosion, tuant un agent et en blessant six dont un grièvement. La plupart des victimes se trouvaient dans la lampisterie située en sous-sol et séparée de la chaudière n° 1 par une cloison en briques qui a été défoncée. Une autre cloison séparant la chambre de chauffe du bureau du chef lampiste a été renversée. La chaudière a démoli le plafond de la chambre de chauffe en déformant des fers à x mesurant 220 millimètres de hauteur, 65 millimètres de largeur, espacés de 0 m ,60 et reliés par des voûtes en briques. Le coffrefort du bureau situé au-dessus de la chambre de chauffe a été descellé et lancé contre le plafond où il a fait une brèche profonde. Des conduites de gaz ayant été rompues, un commencement d'incendie s'est déclaré, mais a pu être rapidement éteint. Enfin les foyers des calorifères ont été démolis et de nombreuses vitres ont été. brisées. L'explosion a consisté dans un arrachement de la tôle constituant la face inférieure de la chaudière par suite de
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la rupture des rivets et des tirants qui la fixaient au cadre et à la tôle supérieure. Les tôles se sont bombées sans se déchirer. L'accident a été causé par la fermeture intempestive des robinets placés sur les conduites de départ et de retour d'eau de la chaudière n° 1. On a retrouvé, en effet, ces deux robinets fermés, mais il a été impossible de préciser le moment où ils l'avaient été. Comme ces robinets ne portaient aucun repère signalant leur position d'ouverture ou de fermeture, ni aucune flèche indiquant le sens dans lequel il fallait tourner leurs volants pour les ouvrir, on a supposé qu'un agent les avait fermés par inadvertance en croyant les ouvrir. Accident du 17 décembre 1912. — Cet accident est arrivé à Paris, 12, rue de Maistre, au Terrass Hôtel, qui occupe un immeuble à six étages. Les chambres sont chauffées par de la vapeur à basse pression, et sont alimentées en eau chaude par un réseau de conduites formant thermosiphon. La distribution d'eau chaude avait été installée en 1910. L'eau était chauffée par une chaudière placée en cave de 990 litres de capacité et de 8 mètres carrés de surface de chauffe. La chaudière était du type vertical et annulaire avec foyer central formant trémie à combustible ; elle était construite en tôle d'acier de 10 millimètres d'épaisseur pour les parois verticales et de 12 millimètres pour le fond supérieur qui était soudé aux parois verticales. A la partie supérieure de l'immeuble, soit à 29 mètres au-dessus de la chaudière, se trouvait un réservoir d'eau chaude, communiquant avec l'atmosphère, muni d'un tropplein, et relié à la chaudière par le réseau des canalisations de la distribution d'eau chaude (fig. 3). L'une de ces canalisations, dite colonne montante, de 40 millimètres de diamètre, alimentait les baignoires ; elle était insérée sur le fond supérieur de la chaudière. Les autres cana-