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EXPLOSIONS DE CHAUDIÈRES DE THERMOSIPHONS

trouvait à la partie supérieure de la chaudière, puis celle qui se trouvait dans son anneau extérieur. A ce moment, il restait dans l'anneau intérieur environ 245 litres d'eau que la vapeur ne pouvait pas chasser hors de la chaudière, puisque cet anneau ne communiquait pas avec le tuyau d'eau froide. Cette eau a cependant continué à se vaporiser. La vapeur, pénétrant dans le tuyau d'eau froide, se condensait en partie au contact des parois du tuyau et de l'eau qui s'y trouvait mais ce refroidissement ne suffisait pas à absorber toute la chaleur fournie par le foyer. De la vapeur pénétrait dans l'eau du tuyau en y provoquant des remous qui soulevaient la colonne d'eau par soubresauts. Cet obstacle au dégagement de la vapeur et les soubresauts delà colonne d'eau devaient augmenter la pression avec de brusques variations, et ce phénomène a pu déterminer l'explosion. Ceci explique, en outre, qu'un temps relativement long se soit écoulé entre la fermeture des robinets et l'explosion. Quoi qu'il en soit, l'accident est arrivé par suite d'un excès de pression résultant de ce que la chaudière ne communiquait avec l'extérieur que par un tuyau qui, en raison de son faible diamètre, de sa grande longueur et de ses nombreux coudes, présentait une résistance considérable (*). Cet accident montre que, pour garantir une chaudière de thermosiphon contre des excès de pression, il ne suffit pas de la mettre en communication avec l'atmosphère par un tuyau ; il faut encore que la résistance opposée par la colonne d'eau dù tuyau soit suffisamment faible. On peut faire observer qu'une chaudière de thermosiphon sur laquelle sont insérés deux tuyaux réunis en circuit fermé avec vase d'expansion ne sera pas exposée à des excès de (*) Il est intéressant de rapprocher cet accident des expériences effectuées par M. l'Inspecteur général des Mines Walckenaer sur l'écoulement de la vapeur (Annales des Mines, 10* série, t. VIII, 1905, p. 613).

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pression, même si les tuyaux présentent une grande résistance, parce que le système sera constamment rempli d'eau parcourant le circuit lentement et régulièrement sans formation de vapeur. Il en est autrement quand la chaudière ne porte qu'un seul tuyau, parce qu'alors il n'y a plus circulation d'eau, qu'il se forme de la vapeur, et que l'augmentation du volume occupé par celle-ci nécessite un déplacement rapide de l'eau du tuyau accompagné de frottements et d'une élévation de pression qui peut être considérable. Mesures de sécurité. — Les accidents que nous venons de décrire mettent en évidence le danger des robinets placés sur les conduites des thermosiphons. On peut en conclure qu'il convient d'éviter, autant que possible, l'emploi de tels robinets. Il y a cependant des circonstances où les robinets sont utiles, quand on désire avoir la faculté d'isoler une chaudière dans une installation de chauffage comportant plusieurs appareils, ou d'isoler du circuit une partie des canalisations d'eau chaude d'un immeuble. Mais, quand on installe des robinets, on doit considérer comme possible, même comme probable, leur fermeture intempestive sur une chaudière en activité par suite d'une fausse manœuvre ; la prudence commande alors de prendre des mesures spéciales de sécurité en vue de protéger la chaudière contre le danger d'un excès de pression. Cette protection serait, d'ailleurs, utile dans tous les cas, même dans les installations dépourvues de robinets, on raison du danger toujours possible d'une obstruction accidentelle des tuyaux par la gelée ou par toute autre cause. Il nous reste à signaler les dispositifs qui ont été proposés pour protéger les chaudières de thermosiphons contre le danger des excès de pression, en discutant leurs avantages et leurs inconvénients.